Je suis né et j’ai passé les 12 premières années de ma vie dans un foyer de jeunes travailleurs qu’avait créé mon père à la suite de l’hiver 54. Cela fait vraiment partie de ma formation et de ma prise de conscience des problèmes sociaux (plus tard, parallèlement à mon activité, j’ai obtenu une maîtrise de gestion à l’IAE de Lyon). Objecteur de conscience en 1987, j’ai fait un service civique auprès de Georges Tourdot au moment où il créait à Romans ce qui allait devenir le groupe Archer dans le contexte social et économique de la ville qui avait perdu sa mono-activité de la chaussure. En 1991 je suis devenu le dirigeant de la structure. D’abord engagé dans l’action sociale et l’insertion par l’activité économique, nous avons mesuré les limites de l’insertion dans des zones géographiques qui continuaient à perdre de l’emploi, et, nous avons décidé de participer au développement économique du territoire dès le début des années 2000. Relance d’une activité chaussure, relocalisation industrielle, l’ensemble de nos actions ont été menées en coopération avec des acteurs locaux parce que nous pensons que la coopération économique est un modèle de développement particulièrement efficace dans les villes moyennes. Ces actions collectives nous ont incités à créer, dès 2007, un Pôle Territoriale de Coopération Economique (PTCE) qui comporte une trentaine de membres. Aujourd’hui le groupe archer, soutenu par 131 actionnaires, compte 1000 salariés et nous souhaitons inciter d’autres entreprises à se développer. C’est ainsi qu’en 2016 nous avons lancé une nouvelle démarche entrepreneuriale baptisée « Start-Up de Territoire » pour créer les start-ups du développement durable dont le territoire a besoin. Nous avons organisé des soirées créatives avec 1500 personnes pour les mobiliser face à ce défi. Notre holding a reçu l’agrément « Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale » (ESUS), avec l’agglomération Valence Romans nous avons obtenu le label « Territoire French Impact » et nous avons été retenus dans le cadre du programme d’investissement Territoire d’Innovation, ce qui va amener 22 millions d’euros pour développer nos start-ups et devenir ainsi « la capitale nationale des start-ups de territoire ». Je suis un Entrepreneur d’avenir car je crois à l’entreprise au service de l’homme et je suis persuadé qu’on peut trouver des solutions pour peu qu’on mobilise son territoire. Cette posture à la marge doit devenir centrale, on doit y aller, on n’a pas le choix. Entrepreneurs d’avenir est un des acteurs de propagation de cette nouvelle économie, une caisse de résonance et peut convaincre par le discours de la preuve.