Pour l’éclosion de fermes d’avenir en France

Pionnier du crowdfunding et de la permaculture, Maxime de Rostolan rapproche aujourd’hui ces deux passions pour financer des initiatives françaises en agro-écologie.


A 35 ans à peine, Maxime de Rostolan a plus d’une réalisation à son actif. Après des études d’ingénieur en environnement, un tour du monde consacré à la problématique de l’eau, la publication d’un livre et la direction de la collection « planches pédagogiques » de la maison Deyrolle, il a été avec BlueBees un pionnier du crowdfunding, d’abord dédié à des projets situés dans les pays du Sud, car jusqu’à cette année, il était interdit de financer des projets français en recourant au prêt participatif. Sous forme de dons mais aussi de prêts, BlueBees se voulait à l’origine une réponse au manque de moyens destinés à financer des projets du « missing middle », la fourchette entre 10 000 et 100 000 €, portés par des entrepreneurs de pays en développement. Une dizaine a été financés depuis septembre 2012, parmi lesquels de nombreux projets agricoles.

Une ferme expérimentale pour construire une boîte à outils


Entretemps, Maxime s’est aussi consacré à un projet expérimental de permaculture à Montlouis-sur-Loire au cœur de la Touraine, sur les terres du « prince jardinier » Louis Albert de Broglie. Cette méthode agricole repose notamment sur l’absence totale d’intrants ou de labours et une complémentarité entre les plantes qui accroit les rendements au-delà de ceux de l’agriculture conventionnelle.
Aidé par un maraîcher et des experts bénévoles, accompagné par de nombreux sponsors privés (Fleury Michon, Casino, Philips, etc.) et encadré par un comité scientifique rassemblant Carbone 4, HEC, BeCitizen, l’Université Pierre et Marie Curie, GreenCross, l’Institut Inspire, Biomimicry France, le jeune entrepreneur et l’association Fermes d’avenir entendent prouver qu’il est possible de faire vivre 3 personnes sur une surface de 1,5 hectare. Mais cette ferme de La Bourdaisière a surtout pour objectif de créer une boîte à outils pour les agriculteurs en herbe, très nombreux à le solliciter.


Mettre en réseau les porteurs de projets

Puisque la loi française l’autorise désormais, la plateforme BlueBees permet maintenant de financer des projets d’agriculture, d’alimentation bio et d’agroforesterie français. Prêts en co-financement avec des banques et dons en partenariat avec des fondations (Nature & Découvertes, Terres de Liens…) doivent permettre à une quinzaine de premiers projets de voir le jour. Achat de terrain en Normandie pour y installer un agriculteur bio, atelier de charcuterie, initiative de parrainage d’arbres, fabricant d’huiles essentielles, etc. figurent parmi les projets sélectionnés.
BlueBees prélève 5% de frais de gestion sur les dons comme sur les prêts, propose aux porteurs de projets des taux de 4 à 5% par an et rémunère les internautes à hauteur de 2%.
Spécialiser la plateforme autour des sujets agricoles permet également de mettre en réseau les porteurs de projets. Avec un objectif de 2 M€ en 2015, 5 M€ en 2016 et 9 M€ en 2017, et à raison d’un ticket moyen de 30 000 €, BlueBees entend soutenir à terme des centaines de projets, pour moitié issus de pays en développement, pour moitié français.
En toile de fond, il s’agit de rapprocher l’homme de la nature, d’inverser la tendance à la baisse du nombre d’agriculteurs, d’accélérer la transition agricole…

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