Une application pour tout comprendre de la COP21
Novethic lance Carbon Risk, une nouvelle application web destinée à faciliter la compréhension des enjeux de la COP21, du changement climatique et du financement des énergies fossiles.
Comment mieux prendre en compte le climat et le risque carbone dans l’économie et la finance ? À l’approche de la COP21, c’est le pari de Carbon Risk, la nouvelle application proposée depuis le début de l’automne par Novethic, média spécialisé dans l’économie responsable et le développement durable.
Carbon Risk s’inscrit dans une suite logique pour Novethic, qui travaille depuis plus de 15 ans sur la finance responsable : « Dès le départ, le changement climatique a été pris en compte par les investisseurs responsables, mais longtemps, il n’a été qu’un sujet parmi d’autres, explique Anne-Catherine Husson-Traoré, la directrice générale de Novethic. La COP21 qui se tiendra en décembre à Paris provoque une accélération des prises de conscience. »
Or tout le monde peut en faire le constat : les informations sur le climat sont difficiles à trouver et à interpréter. Leur capacité à remettre en question le modèle économique dominant est encore plus compliquée à appréhender, comme la traduction en chiffres des phénomènes en cours. Au carrefour de la finance et du climat, Carbon Risk a donc pour but de fournir des éléments simples au débat.
Évaluer les engagements des investisseurs et grandes entreprises
Le principe de Carbon Risk repose sur un jeu de cartes interactives. L’une d’elles décrit l’évolution pays par pays des émissions de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles depuis 1971 jusqu’en 2012. Une autre répertorie la part des ressources fossiles à maintenir dans le sol pour limiter le réchauffement global à 2°C. D’autres cartes représentent les engagements des États à réduire leurs émissions, le nombre et l’attitude des investisseurs et des entreprises.
Ces cartes sont complétées par deux indices. L’un décrypte les efforts des pays pour réduire leurs émissions de CO2. Ces efforts sont confrontés aux scénarios du Giec, et pondérés en fonction du PIB par habitant de chaque pays. L’autre évalue la contribution financière des pays à la lutte contre le changement climatique. Carbon Risk ne se base pas sur les promesses, mais sur les contributions effectives des pays aux fonds verts en les rapportant à leurs émissions de gaz à effet de serre.
Carbon Risk rappelle utilement que les États ne sont pas seuls à agir contre le changement climatique. Les investisseurs ont aussi un rôle à jouer, et l’application en recense 800 (gérant un total de 28 000 milliards d’euros d’actifs) à avoir pris des engagements pour le climat. Elle assure une veille sur la façon dont le climat est pris en compte dans les stratégies de financement des fonds de pension, assureurs, etc. « Les investisseurs n’étaient que 350 à s’engager contre le changement climatique au sommet de New York il y a un an à peine, mais ils sont de plus en plus nombreux à intégrer l’environnement et le risque carbone dans leurs décisions et leurs placements », observe Anne-Catherine Husson-Traore.
Enfin, Carbon Risk passe au peigne fin les engagements climatiques de 1962 grandes entreprises listées dans 15 grands indices boursiers mondiaux.
À titre d’exemple, voici quelques enseignements de Carbon Risk pour la France en 2012 :
• Ses émissions de dioxyde de carbone représentent 1 % des émissions totales mondiales.
• Le secteur des transports est le plus émetteur, 37 % des émissions.
• Le pétrole est responsable à lui seul de 62 % de ces émissions.
• Pour limiter le réchauffement à 2°C à l’échelle de l’Union Européenne, 72 % des ressources fossiles encore disponibles doivent rester sous terre.
• En France, seulement 26 investisseurs ont une véritable stratégie climat contre 128 au Royaume-Uni.
CARBON RISK
Texte Pascal de Rauglaudre