Tirelires d’Avenir, pour l’autonomie des jeunes majeurs vulnérables
Tirelires d’Avenir a pour mission d'empêcher les ruptures et d'accompagner les jeunes majeurs vulnérables vers l'autonomie. Grâce à 3 dispositifs alliant accompagnement social et aide financière, ils cherchent à répondre aux besoins distincts de chaque situation.
Entrepreneurs d’avenir : Qu’est-ce qui vous a inspiré à créer l’association Tirelires d’Avenir ? Quel a été le moment ou fait déclencheur de cette initiative ?
Louis Falga : La naissance de l’association fait suite à un travail de terrain suivant une logique de recherche action, au contact des grands exclus, jeunes et moins jeunes, en errance et à la rue, entre le printemps et l’automne 2019, par les deux cofondateurs Benoit Floquet et Louis Falga. Ce travail de terrain a permis d’identifier le lien qui existe entre absence de soutien familial au moment du passage à l’âge adulte et vulnérabilité, voire exclusion. En effet, 35% des personnes de la rue de moins de 25 ans ont un parcours de placement ASE (Aide Sociale à l’Enfance), les autres viennent souvent de parcours d’exil ou de milieux modestes, où les parents n’avaient pas les moyens de les soutenir après la majorité. Nous nous sommes dits que pour lutter contre la grande exclusion, il fallait accompagner les jeunes sans soutien familial, avant qu’ils ne basculent.
Pouvez-vous nous expliquer la mission et les objectifs principaux de Tirelires d’Avenir ? En quoi consiste le soutien apporté aux jeunes majeurs en situation de grande vulnérabilité ?
Tirelires d’Avenir a pour mission d’empêcher les ruptures et d’accompagner les jeunes majeurs vulnérables vers l’autonomie. L’association porte aujourd’hui 3 dispositifs, qui visent chacun à répondre à des besoins distincts des jeunes : nous soutenons financièrement les jeunes qui n’ont aucune ressource et ne sont pas éligibles aux dispositifs existants; nous proposons le programme de lien social Côte à Côte aux jeunes isolés; et nous accompagnons socialement, via une travailleuse sociale, des jeunes sortants de l’Aide Sociale à l’Enfance en rupture, sans solutions, et ayant toujours besoin d’être accompagnés.
Comment l’association Tirelires d’Avenir se différencie-t-elle des autres organisations qui soutiennent les jeunes en difficulté ? Quel est son approche unique ?
Deux principes cardinaux guident nos actions depuis le départ et nous permettent de nous différencier : le travail systématique en collaboration avec l’existant, et la réponse aux besoins non couverts, exprimés par les jeunes. Ainsi, nous identifions les interstices sur lesquels il existe des manques qui peuvent amener des difficultés, voire des ruptures, pour les jeunes. Nous mettons ensuite sur pied des solutions qui fonctionnent à petite échelle, en étroite collaboration avec les jeunes et les partenaires, avant d’envisager un déploiement plus large. Ce principe de travail collaboratif, d’écoute des partenaires et des jeunes, et de positionnement sur les besoins sur lesquels ces concernés expriment une attente, nous permet de construire des programmes uniques et adaptés.
Depuis sa création, quelles ont été les réalisations les plus marquantes de l’association ? Avez-vous des exemples concrets d’impact positif sur la vie des jeunes que vous avez soutenus ?
Oui il y a par exemple T, qui, lorsque nous l’avons rencontrée, était sans aucune ressource, sans titre de séjour, enceinte, et très isolée. T a bénéficié de nos 3 programmes : nous l’avons soutenue financièrement pour qu’elle puisse subvenir à ses besoins et à ceux de son fils, elle a participé à Côte à Côte pour rencontrer d’autres jeunes et sortir de l’isolement, et a été accompagnée par notre travailleuse sociale sur ses démarches d’obtention d’un titre de séjour et d’insertion professionnelle. Aujourd’hui, T a obtenu son titre de séjour, a validé ses équivalences pour aujourd’hui suivre une formation d’aide soignante. Elle est toujours très proche de sa binôme S, qui est devenue une véritable amie et la marraine de son fils. Elle réside encore en centre d’hébergement mais la prochaine étape, après sa formation, est l’obtention d’un emploi d’aide-soignante, et son propre logement. Tous les voyants sont au vert !
Quels sont les principaux défis auxquels l’association est confrontée dans la réalisation de sa mission ? Comment parvenez-vous à les surmonter ?
Le principal défi actuellement est celui du passage à échelle : comment faire en sorte qu’une association qui soutient 100 à 200 jeunes par an sur un territoire, sur une logique assez expérimentale et qui fait ses preuves, devienne demain une structure d’envergure nationale, capable d’accompagner 10 voire 100 fois plus de jeunes, avec la même rigueur et le même impact ? C’est un défi organisationnel.
Comment les personnes intéressées peuvent-elles contribuer ou soutenir l’association Tirelires d’Avenir ? Y a-t-il des opportunités de bénévolat ou de dons ? et quels partenariats avec des entreprises ?
Nous sommes toujours à la recherche de personnes qui souhaiteraient soutenir nos actions ou rejoindre l’aventure : donateurs, bénévoles, mentors, etc. Vous pouvez trouver plus d’informations sur comment nous rejoindre sur notre site, ou nous contacter en direct !
Concernant les entreprises, un outil qu’elles affectionnent pour commencer à travailler avec nous est la Fresque de la Rue, un atelier d’intelligence collective créé en partenariat avec La Cloche sur le modèle des grandes fresques existantes (du numérique, du climat, etc.) que nous animons directement dans leurs locaux !
Quels sont vos projets et objectifs à long terme pour continuer à aider les jeunes en difficulté ?
Continuer de répondre à des besoins non couverts pour les jeunes vulnérables, et nous déployer sur le territoire national !