SupBiotech : former des ingénieurs pour inventer un avenir bio-inspiré !

Société à mission depuis 2021, SupBiotech forme des ingénieurs conscients de l’impact de leurs choix sur la planète. Vanessa Proux, directrice de l’école, nous dévoile une stratégie qui allie biotechnologies, innovation et développement durable pour préparer au mieux ses étudiants à relever les défis de demain.

 

Entrepreneurs d’avenir : Vous vous destiniez au départ à une carrière dans la recherche et la biochimie : qu’est-ce qui vous a amenée à la formation, puis à la direction d’une école d’ingénieurs, SupBiotech ?

Vanessa Proux : Lors de mes études de doctorat, j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’enseigner et d’encadrer des stagiaires et c’est une expérience que j’ai beaucoup appréciée : transmettre, accompagner et guider ont été une source d’épanouissement et d’enrichissement personnel. Il en résulte que, durant mon expérience postdoctorale, je me suis mise à la recherche de postes aussi bien en recherche qu’en enseignement et c’est ainsi que ma route a croisé celle de Ionis Education group (groupe privé d’enseignement supérieur) qui avait pour ambition d’ouvrir une nouvelle école dédiée à l’ingénierie du Vivant et recherchait ainsi un.e directeur.trice pédagogique pour lancer l’école. J’ai passé les entretiens et je me suis vite rendu compte que c’était un beau projet entrepreneurial lié à la formation et aux Biotechnologies, 2 grands domaines d’intérêt pour moi. Je trouvais que c’était un challenge stimulant à relever avec une grande polyvalence, idéal pour l’hyperactive que je suis. J’ai réalisé rapidement après la prise de poste que j’avais trouvé ma voie professionnelle, toujours confirmée 20 ans plus tard.

 

SupBiotech est devenue en 2021 une société à mission. Quel est l’impact de ce changement de statut dans le fonctionnement de l’école, et qu’apporte-t-il à vos formations et à vos étudiants ?

A la suite de l’acquisition de la qualité de société à mission en septembre 2021, SupBiotech a formalisé une stratégie en matière de responsabilité sociétale et environnementale qui est déployé au travers de ses missions et de son organisation et qui intègre également son domaine spécifique de formation : les Biotechnologies. La bio-économie et la bio-ingénierie sont ainsi adossées autour du Développement Durable et d’une transition écologique. En effet, la viabilité de nos sociétés et leur mode de développement sont aujourd’hui confrontés aux limites physiques et biologiques de la planète. Les problématiques sont multiples et urgentes à résoudre : eau, énergie, maîtrise de la pollution, évolution du climat, équilibres nord-sud, maintien de la biodiversité, santé humaine, etc. Des réponses sont offertes par un ensemble de pratiques découlant des Biotechnologies et qui permettent à celles-ci de se déployer en rencontrant une diversité d’enjeux sociétaux. SupBiotech s’est ainsi donné pour objectif de concevoir des formations permettant aux futurs ingénieurs et assistants ingénieurs en Biotechnologies d’intégrer dans le traitement des problématiques de terrain, auxquelles ils seront confrontés, les conséquences économiques, sociales et environnementales des choix qui seront opérés.

 

Les biotechnologies ont une place grandissante dans notre Société. En tant qu’école d’ingénieurs dans ce domaine, comment formez-vous vos étudiants à prendre conscience de l’impact de leur travail sur la société ?

De par sa qualité de société à mission et des engagements RSE qui en découlent, SupBiotech porte une attention particulière sur l’intégration des enjeux de la société dans ses programmes de formation (Ingénieur et Bachelor). La formation est d’ailleurs intégrée dans le premier objectif statutaire de SupBiotech : « Concevoir et déployer des programmes de formation prenant en compte les enjeux sociétaux, éthiques et environnementaux découlant de l’atteinte des limites physiques et biologiques de la planète ». L’école dispose ainsi d’un département des sciences humaines, économiques et sociales (SHES) dont le directeur est le responsable du Pôle des Biotechnologies en société, l’un des 4 laboratoires de recherche de SupBiotech. La mission principale du département des SHES est d’assurer l’ancrage de la formation et la recherche sur cette thématique et de le disséminer au travers un programme d’activités pédagogiques déployées sur l’ensemble des cursus, de la 1ère à la dernière année. Parmi ces enseignements, figurent les cours suivants : « Innovation biotechnologique et développement durable au prisme des Sciences Humaines et Sociales », « Sociologie des risques biotechnologiques » ou encore « L’ingénieur en action : sur les activités et pratiques d’ingénierie » et « Développement Durable et RSE ».

 

L’apprentissage par l’action est au cœur de vos méthodes pédagogiques puisque vos formations sont rythmées par de nombreux projets. Comment parvenez-vous à stimuler la créativité des étudiants et à encourager l’innovation ?

C’est en effet très important pour nous de former nos élèves de manière à ce qu’ils se sentent prêts à intégrer le monde professionnel et qu’ils soient capables de gérer des projets. Que ce soit dans le cycle ingénieur classique ou dans le cycle en apprentissage, nous nos élèves sont mis en situation ou on peut même dire en action. Pour exemple dans le cycle ingénieur ils participent dans leur cursus à deux grands programmes :

  • Les projets fils rouges
  • Les projets innovants ou SBIP, « SupBiotech Innovation Project »

Dans le cadre des projets fils rouge, les élèves sont confrontés à des problématiques d’entreprise ou de laboratoire de recherche et doivent réfléchir en équipe à des solutions soit sur des aspects de stratégie marketing soit sur des aspects de contrôle qualité. D’autres vont travailler sur des questions scientifiques et élaborent une stratégie expérimentale pour y répondre ce qui va conduire progressivement à la présentation d’un poster scientifique.

Dans le cadre des SBIP, les élèves ont quatre ans pour développer une solution innovante en réponse à un besoin du marché en prenant en compte des stratégies écoresponsables comme par exemple le fait d’aller chercher une solution dans ce que propose la nature. On parle beaucoup de bioinspiration ou biomimétisme dans les projets. Le vivant utilise des stratégies qui nous permettent de repenser nos modèles de développement.

Le programme est structuré en trois grandes étapes :

  • L’étape d’idéation du concept qui initie le travail en équipe et qui stimule la créativité
  • L’étape de la construction du concept qui implique des recherches poussées sur le marché, la réglementation, la science, les brevets …
  • L’étape de la preuve de concept avec une approche expérimentale dans des laboratoires dédiés et avec en parallèle la recherche de partenaires, d’experts et la mise en œuvre de collaboration.

Voici 2 exemples de projets SBIP en cours de développement :

  • « Rhizostréa » qui a pour but de développer un biostimulant qui utilise les minéraux des coquilles pour enrichir le sol, et les champignons mycorhiziens, formant une symbiose avec les racines. Ainsi Rhizostréa vise à accélerer l’absorption des nutriments et la résilience des jeunes plantes.
  • « PhagoSkin » qui développe une solution alternative aux traitements classiques contre l’acné, ciblant spécifiquement la bactérie responsable tout en préservant la flore cutanée et en minimisant les effets secondaires. PhagoSkin vise à offrir une solution bio-inspirée enrichie en composés naturellement synthétisés, pour une approche plus soucieuse du bien-être de la peau

 

Vous interviendrez à l’Université de la terre en mars prochain dans le cadre d’une session consacrée aux solutions fondées sur la nature. Comment enseigner, développer et faire grandir ces solutions ?

De manière générale tout l’enseignement à SupBiotech autour des biotechnologies contribue à comprendre le vivant et à l’intégrer dans des champs d’application variés tels que la santé, la cosmétique, l’environnement, l’agroalimentaire…

A titre d’exemple dès la première année, les élèves vont développer une démarche holistique pour connaître les interactions d’un besoin avec son environnement, afin d’appréhender la notion de biodiversité et sa fragilité. C’est tout l’objectif du cours « Biodiversité ». A l’issue de ce cours, Ils vont réaliser une présentation en équipe d’un exemple d’un produit ou service inspiré par la nature en décortiquant les mécanismes, métabolismes et stratégies utilisés.

Des ateliers en plus petit nombre sont proposés pour travailler de manière plus concrète les différentes étapes de construction d’un projet bioinspiré.

Parallèlement aux enseignements, des experts interviennent également sous un format conférence ou coaching auprès équipes d’élèves notamment dans les semaines d’immersion projet des SBIP pour développer cette approche dans les projets comme le montrent les exemples de projets cités précédemment et que je pourrai compléter avec un dernier exemple : ToucanTech qui a pour objectif de fabriquer un matériau bioinspiré de la structure du bec du Toucan, performant et à empreinte carbone réduite afin de proposer une alternative durable à la fibre de carbone dans le domaine du sport.

 

Retrouvez Vanessa Proux à l’Université de la terre les 14 & 15 mars 2025

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