Shippeo suit les camions à la trace

Trop longtemps, le transport routier de marchandises s’est fait plus ou moins à l’aveuglette. Avec Shippeo, c’est fini : la startup a développé une solution pour améliorer la traçabilité des marchandises.

Les fondateurs de Shippeo

« Aujourd’hui, quand vous commandez un colis sur Internet, vous pouvez savoir en temps réel où il se trouve et à quelle heure vous le recevrez, explique Lucien Besse, cofondateur de Shippeo en 2014. Mais jusqu’à récemment, un industriel qui commandait 50 000 € de marchandises à l’autre bout de l’Europe n’avait aucune visibilité sur sa livraison. Il lui manquait un outil pour centraliser en direct toutes les informations du transport. »

D’où l’idée de Shippeo, une plateforme web de visibilité sur le transport routier de marchandises, qui permet à un industriel ou à un distributeur de partager des informations de traçabilité en temps réel avec ses prestataires de transport. « Shippeo vise la partie amont du transport B2B, pas la livraison de colis aux particuliers ni la messagerie. »

Avantage : améliorer la satisfaction client et gagner en productivité dans l’échange d’informations avec ses partenaires.

Un secteur très fragmenté

Dès le démarrage, les fondateurs de Shippeo ont été interpellés par les spécificités de ce secteur, très spécialisé, très conservateur et très fragmenté : 600 000 entreprises se partagent le marché européen, dont 80 % ont moins de vingt véhicules.

« De l’extérieur, on a l’impression qu’il suffit de bouger un camion, mais dans la réalité, c’est beaucoup plus complexe. Le secteur est peu informatisé, avec des spécificités métier, des intermédiations et des connaissances techniques. Nous avons donc passé deux ans à rencontrer des transporteurs, des industriels et des distributeurs pour bien comprendre leur problématique et leurs besoins, et acquérir une crédibilité quand nous parlons avec eux. »

Pas besoin d’équiper les camions avec un nouveau système dédié : Shippeo se branche sur les solutions existantes d’informatique embarquée ou est accessible aux transporteurs par une application mobile sur smartphone. « Le payeur est l’initiateur de l’ordre de transport sur la plateforme, c’est-à-dire un industriel ou un distributeur, après s’être acquitté d’un abonnement, précise Lucien Besse. Le transporteur, lui, ne paie rien. »


Levée de fonds de 2 millions d’euros


Aujourd’hui, Shippeo affiche 25 clients de dimension internationale sur sa plateforme, parmi lesquels Saint-Gobain, France Boissons, filiale d’Heineken, Castorama, Leroy Merlin, FM Logistic ou encore Viapost, une filiale du groupe La Poste.

En mars 2016, la startup a levé 2 millions d’euros auprès d’experts de l’économie numérique pour accélérer son développement en France et en Europe. Forte d’une trentaine de salariés, elle vise les 45 collaborateurs d’ici la fin de l’année.

Pour l’instant, Shippeo veut poursuivre sa conquête du marché français, où il a déjà acquis une position importante. Mais dès l’année prochaine, Lucien Besse et son équipe réfléchissent à un développement international de l’application : « Le transport est un sujet européen par nature, il se traite au-delà des frontières. Nous allons donc démarcher les gros industriels et distributeurs des autres pays d’Europe. »

SHIPPEO

Texte Pascal de Rauglaudre

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