Rapports DD : peut mieux faire !
Aujourd’hui, les sociétés cotées ont l’obligation de publier dans leur rapport de gestion des informations sur la manière dont elles prennent en compte les conséquences sociales et environnementales de leur activité.
Les entreprises cotées doivent montrer annuellement comment et dans quelle mesure elles s’acquittent de leurs responsabilités sociales et sociétales, notamment à l’égard de leurs parties prenantes. Un impératif alors que le capital immatériel de l’entreprise – innovation, gestion des talents, réputation… – s’affirme comme une source de création de valeur très « suivie » par la communauté financière.
Un exercice de communication
Hélas ! Ces publications sont encore de qualités inégales. Si la plupart des groupes côtés s’inspirent des lignes directrices édictées par le GRI – Global Reporting Initiative – pour réaliser ce travail, chaque entreprise suit ces recommandations de manière plus ou moins arbitraire. Rien d’étonnant car en France, il n’y a pas d’obligations de suivre un type de référentiel particulier.
Disparités dans la forme de ces rapports, la présentation, le contenu, hétérogénéité des données… difficile pour les parties prenantes de s’y retrouver dans cette jungle d’informations autant nouvelles que complexes.
Côté forme
Certaines sociétés publient leurs données extra financières dans un rapport de développement durable ad hoc, d’autres préfèrent les ajouter dans leur document de référence. Les appellations varient aussi d’un groupe à un autre : « rapport RSE » « rapport de développement durable » ou encore « cahier de performance RSE »…
On retrouve à nouveau cette disparité dans le choix des grandes familles d’indicateurs. Certains groupes vont se focaliser autour de deux thèmes extra-financiers, d’autres vont suivre les sept questions centrales de la norme iso 26000, enfin certains vont préférer se rattacher aux dix principes du Pacte Mondial des Nations Unies.
Résultat : les indicateurs de performance sur la gouvernance, le social et le volet sociétal seront extrêmement différents d’une entreprise à une autre tant dans le périmètre retenu que dans le mode de calcul utilisé.
Au final, les rapports de développement durable des entreprises gagneraient à être plus transparents et pédagogues pour le citoyen qui souhaite valider les engagements durables pris par l’entreprise.
Force est de constater que ces publications, à quelques exceptions près, tiennent plus à l’exercice de communication qu’à l’analyse exhaustive des pratiques RSE.
Pourtant, les grands groupes autant que les ETI – entreprises de taille moyenne – et demain les PME ont tout intérêt à « plancher » sur le sujet et à élaborer des rapports RSE fiables, transparents et comparables d’un exercice à un autre afin de « rendre crédible » leur démarche de responsabilité sociétale.
C’est précisément la mise en place d’outils de reporting et d’indicateurs de performance qui permettront à l’entreprise de s’inscrire dans cette démarche de progrès continu et de réduire l’écart entre le discours et la réalité, entre la stratégie affichée et les résultats.
Sandrine L’Herminier, consultante RSE experte auprès du réseau Entrepreneurs d’avenir