« Notre politique de mixité est un gage de dynamisme et de créativité »
Chez Generali France, l’égalité des chances est un des enjeux majeurs de sa politique de ressources humaines. Avec un succès réel, puisque les femmes représentent désormais 54 % des cadres, ce qui fait de la France le meilleur élève du groupe. Jean-Laurent Granier, le pdg de Generali France, remet ces résultats en perspective et ouvre des pistes d’amélioration possibles.
Jeudi 14 décembre 2017
Entrepreneurs d’avenir – Quelle est la politique de Generali en matière de mixité femmes hommes ?
Jean-Laurent Granier – Generali a fait de l’égalité des chances un des enjeux majeurs de sa politique RH depuis de nombreuses années. La diversité peut revêtir différentes facettes au sein de l’entreprise, par exemple l’intégration de personnes en situation de handicap, de publics éloignés de l’emploi ou ayant des parcours atypiques, ou encore l’accompagnement de jeunes (en particulier des jeunes femmes) des quartiers défavorisés vers l’emploi. Concernant la parité, Generali est tout particulièrement attachée aux principes de non-discrimination, d’égalité de traitement, que ce soit en matière de recrutement, de rémunération, de formation, ou d’évolution professionnelle. Et plus largement à tous les dispositifs permettant l’amélioration de la qualité de vie au travail, réaffirmés dans un accord d’entreprise signé fin 2016 qui favorise notamment l’aménagement du temps et les nouveaux modes de travail comme le télétravail.
Aujourd’hui, quelle est la situation de Generali dans ce domaine ?
Chez Generali les femmes sont encouragées à occuper des postes à responsabilités. Elles représentent 36% des membres du comité exécutif, 35 % des cadres de direction, 46 % des managers et 54 % des cadres. Nous nous fixons comme objectif d’atteindre la parité à horizon 2020 pour les managers et par la suite les cadres dirigeant(e)s. Nous l’avons déjà sur l’ensemble de l’encadrement et des promotions. Pour accompagner cette politique volontariste et notamment sur le sujet des inégalités salariales, nous avons mis en place un budget spécifique et une instance d’analyse et de discussion avec les partenaires sociaux ( Commission « Egalité Pro »).
Comment Generali se situe-t-il par rapport aux autres entreprises françaises de même taille ?
Le secteur de l’assurance s’est emparé, depuis plusieurs années du sujet de la mixité et des progrès importants ont été accomplis. Par exemple l’Argus de l’assurance qui est le premier média de notre secteur, met à l’honneur depuis 6 ans, avec les Trophées de la Femme dans l’assurance, des parcours professionnels féminins, souligne leur force d’innovation, les risques qu’elles ont su prendre et contribue ainsi à valoriser la diversité dans les instances dirigeantes. De son côté, Generali a lancé une démarche originale en 2011 en créant l’Observatoire des Femmes de l’Assurance (OFA) avec Terrafemina, qui traduit nos engagements à mieux cerner le rôle et les attentes des femmes en matière d’assurance et leur perception des risques. C’est également un réseau actif en interne composé d’expert(e)s participant à des groupes de prospective en lien avec la question féminine en favorisant l’efficacité collective et la transversalité en interne.
Que peut gagner un grand groupe mondial d’assurances à promouvoir la mixité ? Peut-on mesurer l’impact de cette politique sur les résultats du groupe ?
Il ne s’agit pas de gagner ou de mesurer un impact, nous parlons ici d’un choix culturel et sociétal qui s’impose à nous tant en France qu’au niveau du Groupe Generali. La richesse et la mixité de son capital humain sont évidemment des éléments clés pour tout Groupe international comme Generali. Notre politique de renforcement et de promotion de la mixité nous semble être un gage de dynamisme et de créativité, qui nous permet d’améliorer notre performance et notre attractivité.
Pourrait-on imaginer que le groupe Generali propose un congé paternité à ses collaborateurs ?
Chez Generali France, le congé paternité est rentré dans les mœurs (11 jours consécutifs selon la loi), de même que la possibilité pour les jeunes pères de prendre un congé parental. Cela s’inscrit plus globalement dans une démarche volontariste de l’entreprise sur le bien-être au travail qui concerne également des facteurs comme le télétravail ou la mobilité vers la province.
Les clients sont-ils sensibles à l’engagement de Generali en faveur de la mixité ?
Nous ne disposons pas d’études spécifiques nous permettant d’évaluer leur sensibilité à notre engagement en faveur de la mixité mais nous savons que, de façon générale, les jeunes générations sont très sensibles à ces sujets et cette tendance ira certainement en s’accentuant. Nos pratiques et nos résultats montrent que cela ne sera jamais un sujet de controverse ou un frein à rejoindre la communauté des clients Generali, bien au contraire.
Quelles sont les prochaines étapes, les prochaines mesures que le groupe peut prendre pour promouvoir la carrière de ses collaboratrices ?
Le Groupe Generali affiche depuis quelques années de fortes ambitions sur le sujet de la parité et a fait de la valorisation de ses collaborateurs une de ses 4 valeurs illustrée récemment au niveau du Top management par l’entrée de 2 femmes au COMEX du Groupe. Et si Generali France est plutôt engagé de longue date sur le sujet, les autres pays intègrent progressivement cette ambition dans des contextes culturels et sociétaux hétérogènes.
Pourquoi Generali soutient-il le Parlement du féminin ?
Generali est le partenaire fondateur du mouvement des Entrepreneurs d’Avenir depuis 2008 car nous voulons mettre en lumière les convictions et initiatives des dirigeants qui développent des politiques actives de RSE comme facteur de meilleure maîtrise des risques et de performance durable de leur modèle économique. Le parlement du Féminin s’inscrit dans cette histoire commune.
Texte Pascal de Rauglaudre