Parlement des Entrepreneurs d’avenir : interview Agnès Rambaud
Parlement des Entrepreneurs d’avenir : interview Agnès Rambaud
Agnès Rambaud a créé le Cabinet « Des Enjeux et des Hommes », spécialisé dans la conduite du changement et des Ressources Humaines. Elle a commencé à travailler sur les sujets du développement durable dès 2002, et aujourd’hui, le cabinet est positionné sur les secteurs DD et RSE. Elle constate au quotidien qu’il y a un grand besoin d’expliquer en amont les enjeux du développement durable. Généralement les gens ne connaissent pas vraiment toutes les dimensions ni n’en maîtrisent toutes les imbrications. Agnès Rambaud a connu le réseau Entrepreneurs d’avenir par des entreprises hébergées dans ses bureaux.
Matière à réflexion/action dans les débats ?
Je suis très sensible à ce que j’ai vu. Je suis dans l’action, et j’ai besoin d’effets de leviers. J’ai entendu des initiatives remarquables, et c’est la preuve qu’on n’a pas besoin d’aller toujours voir du côté des entreprises du CAC 40. Mais simplement d’observer les entreprises qui ont envie de vivre le 21ème siècle. Et ce que j’entends ici fait vraiment résonance avec les valeurs que je porte dans mon cabinet et chez mes clients.
J’ai trouvé le premier débat, qui avait une dimension « macro », très utile pour donner le « la ». J’ai co-animé le débat sur la mesure de la valeur, et la préparation de ce débat m’a permis déjà de beaucoup apprendre sur ce sujet. Le thème était très trapu, et j’ai trouvé qu’il y avait trop d’intervenants, et que l’intention finale de ce groupe n’avait peut être pas été suffisamment travaillée. Certains intervenants étaient sur un mode « convaincre » plutôt que dans le recueil et l’échange d’idées.
Quel avenir souhaitable pour Des Enjeux et des Hommes ?
J’aimerais construire des outils pour multiplier les graines et les relais. Je souhaiterais, après cette phase de croissance que nous connaissons et où l’entreprise est tournée vers l’externe, revenir sur l’interne pour s’assurer que les collaborateurs s’approprient le projet. Et pourquoi pas, que les salariés deviennent des sortes d’actionnaires ? L’avenir souhaitable serait que l’entreprise soit vertueuse avec démarche RSE sur plan social : une entreprise innovante au large rayonnement.
Deux actions prioritaires pour arriver à ce futur souhaitable ?
D’abord publier, et prendre la parole de manière assertive.
Ensuite modéliser des outils pour déployer de façon plus large notre activité.
Trois adjectifs pour l’entreprise de demain ?
Ouverte sur les parties prenantes – Agile – Pratiquant la sociocratie dans la prise de décision
Grandir en humanité ?
Un chemin qui va d’une vision très locale de tout vers une vision de plus en plus globale, de plus en plus systémique, où l’apprentissage du temps long et l’appréhension d’autres dimensions seraient aussi au rdv.
Grandir sans renier ses valeurs ?
Je n’ai pas envie forcément de grandir sans fin. Aujourd’hui, je n’ai pas l’impression de renier mes valeurs, je me sens au contraire en cohérence.
Des idées pour le prochain Parlement ?
Expérimenter de nouvelles modalités, de nouvelles approches de travail en groupe.
Proposer des méthodes d’animation différentes.
Une dernière proposition : et si chaque chef d’entreprise venait accompagné d’un collaborateur ?
Propos recueillis par Virginie Langlois