L’union fait la force
Selon les règles de notre économie, la concurrence est facteur de croissance. Et si elle était justement une des causes de la crise économique actuelle ? Et si la collaboration entre rivaux s’avérait plus payante ?
L’idée fait son chemin aux États-Unis. Partant du principe que l’union fait la force, trois entreprises californiennes du secteur des applications mobiles vertes ont récemment décidé de mutualiser leurs compétences et d’arrêter de se tirer dans les pattes. Depuis, elles ne tarissent pas d’éloges sur ce concept que certains appellent la collaboration radicale. En France, le mouvement est encore peu connu.
Anne-Sophie Novel, docteur en économie, vient d’entamer une réflexion sur le sujet, au sein du groupe de travail aquitain des Entrepreneurs d’avenir.
“En France, la culture du secret freine l’émergence des pratiques de collaboration radicale. Aux États-Unis, les ONG, par exemple, s’unissent souvent pour se faire en tendre”, explique-t-elle.
Malgré tout, quelques entreprises françaises pratiquent ce sport sans vraiment le savoir. L’agence de communication bordelaise Inoxia, membre des Entrepreneurs d’avenir, coopère depuis deux ans et demi avec une société concurrente toulousaine. Un pacte de non-agression territoriale a d’abord été signé. Les deux agences ont ensuite pris l’habitude de se consulter sur les appels d’offres et d’y répondre ensemble quand cela paraît judicieux.
“La compétition entre nous serait stérile. Nous sommes sur le même secteur, nous partageons les mêmes valeurs, autant collaborer et que ça réussisse aux deux entités”, témoigne Jean-Marc Gancille, directeur du développement durable d’Inoxia.
Quelques outils et savoirs sont parfois même partagés.