Les Entrepreneurs d’avenir de « la Ruche » se mobilisent

Qui sont ces créateurs d’entreprise de la Ruche ? Qu’est ce qui les motive et les transporte jusqu’à Nantes ? Zoom sur Caroline, Jérôme et les autres !


Ce qui mobilisent ces Entrepreneurs de la Ruche, c’est d’abord leur entreprise, mais pas seulement ; ils sont passionnés par le secteur de l’innovation sociale, revendiquent une certaine idée de l’entreprise, témoignent de valeurs qu’ils veulent mettre concrètement en pratique. Alors ce n’est pas étonnant de les retrouver mobilisés dans le réseau « Entrepreneurs d’avenir » et décidés à participer à leur Parlement à Nantes !

Etre à La Ruche, un choix décisif


D’abord intégrer la Ruche, ce fut un choix important et décisif, dont Caroline, Jérôme, Florence, Grégoire, Deborah ne cessent de se féliciter.

Située quai de Jemmapes à Paris, La Ruche est un espace collectif de travail et de création pour entreprendre autrement. Le lieu est ouvert à tous ceux qui portent un projet, apportant une réponse innovante à un défi social ou écologique, ainsi qu’à tous ceux qui partagent l’envie de concilier économie et développement humain.

Caroline Renoux, fondatrice de Birdeo (1), a d’abord utilisé La Ruche comme pied-à-terre, n’y venant que quelques jours par mois pendant la phase d’élaboration de son projet d’entreprise. « Je cherchais un endroit qui me permette d’être en contact avec d’autres entrepreneurs pour créer des passerelles ». Aujourd’hui, elle y travaille à plein temps. « La Ruche est un endroit formidable, très professionnel et en même temps convivial. La richesse vient des échanges que nous avons entre nous ! Les Ateliers, régulièrement organisés, nous aident à développer l’impact social et environnemental de nos projets. »

Jérôme de WattValue (3) est un « ancien » puisque son installation à la Ruche remonte à 2006. Auparavant, son bureau avait été hébergé dans un centre d’affaire : il apprécie à La Ruche d’être sorti d’un certain isolement. Il aime « le modèle participatif, les nombreux échanges informels ou organisés, l’openspace, la diversité », et met en avant « l’esprit positif qui règne ».

«

C’était comme une évidence d’intégrer La Ruche » pour Florence Baitinger, co-fondatrice de Gobilab (2) : « Après avoir été soutenue par Paris- Pionnières, c’est tout naturellement que nous nous sommes tournées vers La Ruche, parce que c’était un acteur dans l’innovation sociétale. En plus à la Ruche, on s’y sent bien : d’abord en raison de l’excellente atmosphère, ensuite parce que les types de rapports entre les gens ne sont jamais dans la compétition, toujours dans la collaboration. Ce lieu permet à la fois d’être à fond dans son projet et de partager avec les autres, ce qui est primordial ! L’organisation est hyper souple, l’esprit est stimulant et nous partageons les mêmes valeurs ».

Grégoire Cousté (4) de l’association Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) rappelle que « L’ISR, c’est appliquer les principes du Développement Durable ; et la Ruche est un lieu de réflexion aussi sur les problèmes du Développement Durable. Nos sujets et nos enjeux sont les mêmes que les autres même si notre structure est atypique par sa forme ».

Avant même de créer son entreprise, Deborah Portnoï à la tête de T1SCH, The 1st Signed Channel (5), venait souvent à La Ruche y travailler. Alors quand elle lance son projet, en 2009, « cela coulait de source d’y installer mon bureau ».

Tout comme l’est le choix de se définir comme un Entrepreneur d’avenir

Jérôme Simon de WattValue (3) est connecté à EA par : « Des valeurs identiques, et cette idée de repositionner l’entreprise avec ses préoccupations sociales, de repenser la responsabilité sociétale de l’entreprise. ». Investi dans la dynamique, il a participé depuis 2009 à un groupe de travail ; d’ailleurs, il est prêt à remettre ça après le prochain Parlement sur un nouveau sujet de réflexion. Il apprécie la complémentarité des deux réseaux : à La Ruche, un réseau à portée de bureau et, avec EA, un réseau à vocation plus large, grâce à son implantation nationale, voire européenne.

Florence Baitinger de Godilab (2), a rejoint Entrepreneurs d’avenir en février 2011, qu’elle a connu justement par la créatrice de Birdeo. « Ce que je recherche dans EA, c’est principalement des rencontres de réseau, voir des contacts professionnels. Cela fait du bien d’être dans une énergie commune. C’est tellement fou de se lancer dans une telle aventure entrepreneuneuriale ! Les retours des acteurs traditionnels sont parfois tellement brutaux, qu’être entre personnes partageant les mêmes valeurs cela fait beaucoup de bien ! »

Caroline Renoux de Birdeo (1) a adhéré à EA au moment même où Birdeo voyait le jour. « Pour moi, c’est important d’entreprendre dans un contexte qui replace l’entreprise dans un cadre où elle est un acteur positif de changement. Avec EA, j’ai trouvé une communauté qui partageait les mêmes valeurs ».

La rencontre avec EA est toute récente pour Déborah Portnoï de The 1st Signed Channel (5) ; son souhait est de « Partager des expériences, échanger, voir ce qui se fait, être à l’affût des nouveautés, se faire des contacts… Participer et profiter de cet esprit d’émulation qui existe au sein d’EA. » Elle est aussi très curieuse de pouvoir évaluer plus globalement grâce au grand nombre d’acteurs « Où en est-on ? Est-ce-que nous allons dans le même sens ? »

Grégoire Cousté n’est pas membre d’EA, mais en est un observateur attentif, car il « partage les mêmes sujets d’intérêt en commun autour de la RSE ».

En charge de la gestion et du pilotage de la Ruche, Miora Ranaivoarinosy travaille auprès de Charlotte Hochman ; elle rappelle que « La Ruche » est membre d’Entrepreneurs d’avenir depuis 2008 ; « Une Rencontre assez naturelle… une concordance de bonnes rencontres, la reconnaissance d’un besoin, celui d’un lieu innovation sociale, bref un mouvement qui allait de concert entre la Ruche et EA. » D’ailleurs, La Ruche a déjà accueilli par le passé une rencontre EA au Comptoir Général.


Alors en route vers le Parlement des Entrepreneurs d’avenir à Nantes

Des rencontres, du réseau, faire avancer une certaine idée de l’entreprise… Rendez-vous est pris à Nantes.

Florence Baitinger (2) vient « découvrir le réseau, faire des rencontres dans un événement consacré à l’entreprise. Pour moi c’est utile en termes de contenu, et de rencontres. J’ai envie de discussions énergisantes, intéressantes, voir créer des ponts pertinents. Cela va être 2 jours pour couper du quotidien et être dans la rencontre ».

Caroline Renoux (1) « Pour moi, ce sera réussi si l’impact médiatique est important, et si des actions concrètes en découlent… bref je veux revenir avec une «To Do List » ! Je viens pour échanger et faire des rencontres, et je viens aussi pour faire avancer un entrepreunariat qui s’intéresse à l’humain et pour qui la notion de performance économique est aussi importante que l’impact sociétal et environnemental ».

Grégoire Cousté (4) va à Nantes pour partager des idées, en entendre de nouvelles ; il a aussi envie « de faire connaître ce qu’on fait et de sensibiliser les investisseurs directs des PME ». Par ailleurs, il est intéressé par le travail de la Commission « De la responsabilité sociétale des entreprises à celle d’actionnaire : vers des investisseurs d’avenir ».

Jérôme Simon (3) est le seul ici à avoir déjà assisté au Parlement de 2009. « Le message d’EA a vocation à se généraliser, le Parlement, c’est l’occasion de faire passer des messages forts sur l’entreprise. La posture de nombreux EA est considérée souvent comme marginale, alors que je suis convaincu que ce sera le mainstream de demain. C’est important de trouver des entreprises exemplaires autre part que dans les modèles ultra-libéraux : des PME travaillent dans l’équilibre des valeurs, prennent des risques, mène une réelle politique de rémunération. Il faut faire bouger les choses, de façon « équilibrée ».

Selon lui, il est important aussi d’avoir des points de repère, et de pouvoir évaluer comment la situation a progressé depuis le dernier Parlement. A ce sujet, il fait part de son seul bémol : à la lecture du programme, il s’interroge finalement pour savoir si les choses ont un peu changées depuis 2009 ? « Que sont devenues ces sociétés qui étaient intervenues en 2009 ? C’étaient de très belles sociétés, des très beaux modèles, je serai intéressé de voir où en sont ces entreprises aujourd’hui ».

« Le Parlement est un lieu pour apporter un élan » et Déborah Portnoï est « en phase avec des sujets comme « Entreprendre au féminin » et aussi « Responsabilité sociétale », des sujets qui me passionnent ». Et puis elle va à Nantes pour rencontrer des créateurs ou des interlocuteurs qui partagent les mêmes valeurs, des motivations communes.

Pour Miora Ranaivoarinosy de la Ruche, « Le Parlement participe à un mouvement qui légitime notre travail et le rend visible. Il fédère les acteurs de l’innovation sociale, et lui donne une voix. Le Parlement joue l’effet d’une caisse de résonances ». Parmi les différentes thématiques, elle est intéressée particulièrement par celle qui est sur la compétitivité. Elle attend aussi du Parlement de comprendre « quelle vision pour demain, quelle est l’entreprise de demain ? ».

A suivre !

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Quelques mots sur les structures citées

* (1) Birdeo accompagne les entreprises dans la réalisation de leurs projets de développement durable et de RSE en identifiant et en sélectionnant les experts dont elles ont besoin grâce à une large base de données européenne.

* (2) Godilab réinvente la bouteille d’eau. Le Gobi est la première bouteille réutilisable adaptée pour le bureau et la vie quotidienne. C’est une bouteille éco-conçue, économique et écologique ; l’innovation réside dans la combinaison du produit et de son éco-système. L’objectif est de susciter un changement de mode de consommation, une nouvelle façon de boire de l’eau.


* (3) WattValue
propose toute une gamme de services qualitatifs autour de la fourniture de certificats d’électricité verte. Il apporte ainsi les meilleures garanties pour être certain de consommer de l’électricité verte et en même temps de privilégier le développement des du secteur de l’électricité verte.


* (4) Le « Forum pour l’Investissement Responsable »
ou la réponse des marchés financiers aux enjeux du développement durable : l’objet de cette association loi 1901 est de coordonner les acteurs (investisseurs, sociétés de gestion, courtiers, agences de notations extra-financières…) qui souhaitent promouvoir l’Investissement Socialement Responsable (ISR), faire en sorte que davantage d’investissements intègrent les problématiques de cohésion sociale et de développement durable.

* (5) T1SCH, The 1st Signed Channel 1SCH produit des programmes en langue des signes pour des chaînes françaises et étrangères et également pour sa propre chaîne de télévision.

Virginie Langlois, experte du réseau Entrepreneurs d’avenir

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