L’élan vital. Travail, plaisir, indépendance… Une soif de connaître !
Globe-trotteur, entrepreneur, sportive et passionnée, Anaïs réalise un tour du monde… A trente ans, elle possède déjà un parcours professionnel très riche. Elle appartient à la nouvelle génération dite des « slasheurs ». C’est-à-dire des personnes qui cumulent plusieurs métiers et qui souhaitent conjuguer travail, plaisir et indépendance. Nous avons voulu comprendre ses motivations, sa vision, ses sensations, et ce qui pousse une jeune femme à partir, seule, découvrir le monde…
Renaud Maigne – Deep Ocean Reporter
Globe-trotteur, entrepreneur, sportive et passionnée, Anaïs réalise un tour du monde… A trente ans, elle possède déjà un parcours professionnel très riche. Elle appartient à la nouvelle génération dite des « slasheurs ». C’est-à-dire des personnes qui cumulent plusieurs métiers et qui souhaitent conjuguer travail, plaisir et indépendance.
Nous avons voulu comprendre ses motivations, sa vision, ses sensations, et ce qui pousse une jeune femme à partir, seule, découvrir le monde…
Les moteurs d’Anaïs : sport, entrepreneuriat et international
Pour Anaïs, sport et entrepreneuriat vont de pair et se nourrissent mutuellement. Comme dans l’entrepreneuriat, l’entraînement, la ténacité, la volonté de se dépasser et de tester de nouveaux challenges sont de puissants moteurs. Son dernier challenge réussi ? Avoir terminé un triathlon olympique.
« Comme pour le sport, ma vie entière est rythmée par la passion. Une passion que j’anime à la fois par l’intellect et par l’action. Je ne suis pas qu’une rêveuse mais je suis aussi pragmatique. Ma devise : « On a qu’une vie, il faut la vivre à fond ! »
Une forte appétence pour l’international
La culture internationale fait partie de ses gênes et son agilité à parler des langues étrangères lui permet aisément d’aller à l’encontre du monde. Elle a vécu un an en Argentine dans le cadre d’un programme d’échange étudiant à l’âge de 17 ans, un an en Australie pour effectuer des stages professionnels à l’âge de 23 ans, et a poursuivi ses études à l’Université de Warwick au Royaume Uni.
Le gout de l’entrepreneuriat
Entrepreneur, elle avait déjà créé une startup, Growing Pie, un réseau social international qui mettait en relation employeurs et étudiants pour un premier emploi.
Aujourd’hui, Anaïs est freelance en innovation et créativité et chef de projet web…
Tu as décidé de partir faire un tour du monde, qu’est-ce qui t’attire dans les voyages ?
Se confronter à d’autres réalités
« La première fois que j’ai quitté la France, j’ai pris conscience que je voyais le monde sous un angle particulier lié à mon éducation, au fait d’être française aussi. Mais, je me suis rendue compte qu’il existait une autre réalité, d’autres manières d’étudier et de voir un problème, un sujet. J’ai ainsi révisé ma propre manière de voir le monde en intégrant les points de vue d’autres personnes, d’autres cultures ».
La nécessaire adaptation et remise en question permanente
« Un autre aspect qui m’a toujours semblé très riche dans les voyages, c’est la capacité à s’adapter et à trouver une solution en permanence. Quand on arrive dans un autre pays, dont la langue, les rues, les habitudes nous sont inconnues, il faut bien sortir de sa coquille, demander aux locaux de nous aider, de nous expliquer, découvrir de nouvelles applications qui nous facilitent la vie. »
Ton tour du monde a pour thème « les compétences du 21ème siècle », peux-tu nous en dire davantage ?
« Mon ambition, mon rêve c’est de trouver une manière de maximiser le potentiel des jeunes générations dans un monde qui change. Je souhaite trouver un modèle qui donne l’envie aux jeunes générations de se mettre en mouvement, d’oser, de prendre des risques, et de finalement exploiter leur potentiel. »
« Tout au long de mon voyage, je partage mes rencontres, mes interviews d’entrepreneurs, d’écoles, d’associations, d’ONG par la mise en ligne de vidéos ou de photos sur mon blog : www.whatifspirit.com ».
Plus qu’un voyage autour du monde, un projet de longue haleine qui l’emmènera très loin ! Ainsi, ses deux grandes problématiques sont :
• Comment former la nouvelle génération aux enjeux du 21ème siècle ?
• Comment transmettre la culture de l’innovation, de la créativité, de l’entrepreneuriat aux jeunes générations ?
Pourquoi choisis-tu cette orientation ?
« Un jour, je suis tombée sur les paroles suivantes de Steve Jobs, elles ont vraiment raisonné en moi » :
« Quand tu grandis, on a tendance à te raconter que tu dois accepter le monde tel qu’il est. Que tu dois t’y intégrer, y vivre sans faire trop de vagues, en essayant de fonder une famille, de t’amuser et de mettre un peu d’argent de côté.
C’est une vision très limitée de la vie. La vie devient beaucoup plus excitante quand tu découvres ce simple fait, qui est que : le monde qui t’entoure a été créé par des individus qui ne sont pas plus intelligents que toi. Que tu peux changer ce monde. Que tu peux l’influencer et créer toi-même des choses utiles aux autres.
A la minute où tu comprends que tu peux bousculer la vie, qu’en poussant de ce côté-ci, une chose différente en sortira de l’autre côté, que tu peux donc la changer, la façonner. Le plus important étant de se débarrasser de cette idée que la vie est comme elle est et qu’on ne fait que « vivre » sa vie alors qu’il faut l’embrasser à pleine bouche, la modeler, l’améliorer. Y laisser une empreinte indélébile.
Je pense que c’est très important ; et une fois que cette nouvelle connaissance t’habite, tout te pousse à changer la vie, et à la rendre meilleure. Parce que ce monde est détraqué sous bien des aspects. Une fois que tu as compris cela, ta vie n’est plus jamais la même. »
La réussite d’un projet, c’est aussi de faire corps avec ses propres souffrances et ses fragilités. Quel est ton point de vue ?
Une nécessaire remise en question
« Je suis de nature très positive et je me livre difficilement sur mes fragilités. Néanmoins, je suis loin d’être parfaite, j’ai aussi ma sensibilité et partir seule autour du monde nécessite une remise en question permanente.
Pendant ce voyage, j’essaye de prendre le temps de me poser et de réfléchir sur les choses que je vis. J’ai d’ailleurs commencé à enregistrer ce que je ressens et mes réflexions sur les évènements que j’ai vécus. Qu’ai-je ressenti ? Comment ai-je géré la situation ? Qu’ai-je complètement raté ?
Je sais que j’ai du mal à lâcher prise, à ne pas planifier, et tout anticiper. Je peux parfois être assez autoritaire il faut bien le reconnaitre. Alors je profite de ce voyage pour me forcer à laisser la place à l’imprévu, au hasard, aux rencontres et à apprendre à faire confiance aux autres. Le changement n’est pas immédiat forcément, et parfois le stress de l’inconnu revient au galop. »
Se retrouver face à soi-même, est-ce se retrouver seule ?
« Je suis partie toute seule dans ce tour du monde, mais je n’ai pas l’impression d’être seule bien qu’il y ait une certaine forme de solitude à appréhender. »
Ton retour ? Comment recoller à la réalité ?
« Je souhaite vivre dans l’instant présent et moins dans l’anticipation. Le résultat en soi est trop ponctuel, éphémère. Ce qui importe c’est le process, le parcours pour arriver à terme. Lorsque j’ai réalisé mon premier triathlon l’important était le temps consacré à l’entrainement et l’énergie dépensée pour arriver à mes fins. Néanmoins je souhaite un nouveau départ professionnel : la réalisation d’un ouvrage littéraire, la création d’une Start up. Ce tour du monde n’est que la première étape de mon projet. »
Bon voyage Anaïs et merci pour ton témoignage ! Nous te suivons sur ton Blog