« L’immobilier est un incroyable intégrateur social »
Dans le réseau CENTURY 21, la promotion des femmes se fait naturellement, sans avoir besoin d’un cadre contraignant en termes de parité, explique Laurent Vimont, Pdg du réseau.
Entrepreneurs d’avenir – Quelle est la situation de CENTURY 21 en matière de mixité ?
Laurent Vimont – Le réseau CENTURY 21 a toujours été propice à la mixité. Il est aujourd’hui composé pour moitié de femmes et d’hommes, qui y exercent différents types de métiers : négociateur, gestionnaire, comptable, assistant, manager et patron d’agence. Pour l’instant, sur les 850 patrons du réseau, nous comptons 300 femmes patrons ou managers. En termes de mixité, nous sommes donc sur la bonne voie même s’il nous reste encore un peu de chemin à parcourir sur les fonctions du management et du pilotage.
Cette volonté de promouvoir les femmes est-elle ancienne ?
Ça s’est fait naturellement ! Dans l’immobilier, l’écoute et l’empathie sont des vertus cardinales, des qualités qui sont souvent présentes chez les femmes. Les femmes se sont donc fait une place de choix dans les métiers de la vente et de la location immobilières, sans que nous imposions un quelconque cadre contraignant en termes de parité. En revanche, nous avons régulièrement réaffirmé en interne et dans nos campagnes de recrutement notre volonté de recruter des femmes.
Peut-on mesurer les avantages que procurent les femmes en matière de compétitivité ?
Nous ne pouvons pas le mesurer. Nos classements mensuels et annuels comptent toujours autant de femmes que d’hommes. Dans les métiers de la vente, le seul juge de paix, c’est la performance. Je le répète, nous ne faisons pas en sorte de privilégier les femmes par rapport aux hommes, la mixité dans notre réseau se fait le plus naturellement du monde.
Comment améliorer la place des femmes dans le management ?
En mettant en valeur celles qui sont déjà managers ou patronnes d’agences et qui affichent des résultats qui n’ont absolument rien à envier aux agences dirigées par les hommes. Montrer aux autres femmes que cela est possible, montrer aux hommes qu’elles ont toute leur légitimité, voilà le meilleur moyen de favoriser le développement du management au féminin. Cette volonté porte lentement ses fruits. Aux élections des membres du Conseil national des agences, qui est traditionnellement un organe plutôt masculin (bien qu’à plusieurs reprises présidé par des femmes), deux femmes ont été récemment élues, et j’ai assuré la promotion de cette bonne nouvelle au sein du réseau. Dans les sélections de dossiers, il y a plus de femmes candidates qu’il y a 30 ans, comme si une maturité nouvelle opérait. Il y a un an, j’ai envoyé aux femmes managers du réseau une affiche pour leur exprimer ma fierté de les avoir dans l’entreprise, en insérant les nom et prénom de chacune d’entre elles avec en trame le logo de CENTURY 21. Beaucoup en furent très émues. Les symboles comptent.
Comment avez-vous été sensibilisé à la problématique de la mixité ?
Quand j’étais plus jeune, je ne pouvais pas envisager d’obéir à une patronne ! Et puis, j’en ai rencontré une qui m’a fait vivre une histoire professionnelle extraordinaire : c’était une révélation. Notre collaboration a bouleversé ma façon de voir les choses. Du coup, chez CENTURY 21, j’ai toujours veillé à laisser sa chance à chacun, quel que soit son niveau de diplôme ou son origine, à condition qu’il ou elle soit motivé(e) et veuille réussir. L’immobilier est un incroyable intégrateur social !
Dans nos recrutements, des candidates ayant élevé un ou plusieurs enfants n’ont jamais travaillé. Elles souffrent parfois du syndrome des femmes au foyer, qui sont trop souvent mal considérées et se sous-estiment elles-mêmes. Ce, bien à tort, car elles sont très performantes : elles sont intégrées dans la vie de la cité et elles ont une volonté forte de démontrer qu’elles peuvent apporter beaucoup à une entreprise et à ses clients.
Comment voyez-vous l’avenir de la mixité chez CENTURY 21 ?
Nous allons poursuivre la voie que nous avons suivie jusqu’à présent, en continuant de l’assumer et en la favorisant. Ce n’est pas vraiment une politique de ressources humaines, compte tenu du fait que CENTURY 21 est un réseau de franchises. Un jour, devant une convention de 3800 personnes, j’ai demandé quelle femme me succèderait à la présidence de CENTURY 21 : c’était un signal important pour stimuler le rêve et briser le plafond de verre que certaines femmes pouvaient se construire.
Pourquoi soutenez-vous le Parlement du féminin ?
J’estime la cause juste et porteuse d’harmonie. En outre, le réseau CENTURY 21 a toujours été sensible à la place des femmes dans l’activité immobilière.
Pascal de Rauglaudre