Jérôme Schatzman – Tudo Bom ?
Avec sa marque de vêtements made in Brasil fabriqués en coton bio, Jérôme Schatzman a créé un style urbain imprégné de la joie de vivre brésilienne tout en respectant les règles du commerce équitable. Un beau challenge pour ce chef d’entreprise à l’optimisme communicatif.
Avec sa marque de vêtements made in Brasil fabriqués en coton bio, Jérôme Schatzman a créé un style urbain imprégné de la joie de vivre brésilienne tout en respectant les règles du commerce équitable. Un beau challenge pour ce chef d’entreprise à l’optimisme communicatif.
Quelle est la particularité de Tudo Bom ?
Nous faisons du prêt-à-porter « autrement », sans pour autant gommer le plaisir de porter des vêtements « fun ». Quand je dis « fun », je pense à des vêtements optimistes qui correspondent au mode de vie de Rio. Je veux sortir du côté un peu austère et culpabilisant de « il faut consommer bio ». Ensuite, nous travaillons de manière humaine. Sur chaque vêtement nous mettons une étiquette en carton signée de la couturière et expliquant les étapes de fabrication.
En quoi êtes-vous équitable ?
D’abord, à travers la matière première que nous utilisons, c’est-à-dire le coton. Nous travaillons avec des agriculteurs qui cultivent sans pesticides. Nous fixons les prix avec eux. Ils ont de la visibilité sur leur production. Ensuite, à travers la confection : nous connaissons chacune de nos couturières, nous sommes proches d’elles. Elles doivent gagner leur vie correctement et dignement. Nous travaillons avec de petits ateliers de production indépendants soit une vingtaine de couturières issues de quartiers pauvres de Petrópolis, à 65 kms de Rio. Nous tenons également à représenter moins de 50% de leur chiffre d’affaires afin de ne pas les mettre dans une situation de dépendance. Ce qui leur permet aussi de négocier avec d’autres clients.
Qu’offrez vous à vos fournisseurs ?
Nous garantissons des revenus aux producteurs de coton et aux couturières qui leur permettent une visibilité à long terme. Nous participons à la valorisation de leur travail. L’amélioration de la qualité (notre niveau d’exigence est supérieur à celui du marché local) et de la capacité de production leur permet de mieux répondre à des clients du marché conventionnel.
Comment concilier éthique de la production et performance économique ?
Il y a des arbitrages à faire. Il faut valoriser le produit pour que le consommateur soit prêt à acheter un vêtement sympa et de qualité en ayant conscience du mode de production. Et il faut éliminer les coûts inutiles. Nous avons réduit les intermédiaires et nous ne faisons aucun achat d’espace publicitaire. Ce qui ne nous empêche pas de communiquer.
Quels sont vos projets de développement ?
Nous avons deux boutiques à Paris et une gamme personnalisable pour les entreprises et les particuliers (http://www.ethishirt.com/). Nous souhaitons ouvrir cette année une boutique à Rio. La consommation responsable commence à arriver là-bas.
En tant que membre du réseau des Entrepreneurs d’avenir, avez-vous des propositions pour les présidentielles de 2012 ?
Je n’ai pas de propositions « personnelles ». Ce sont les propositions du Réseau. L’idée, c’est de dire ce que l’on pense sur les grands thèmes comme : la dépendance, la vieillesse, l’éducation, l’emploi, l’intégration, le service public. Elles sont en cours d’élaboration pour la fin de l’année.