Innovation sociale : l’ARACT encourage les PME /TPE d’Auvergne-Rhône-Alpes
Renouveler les pratiques managériales, expérimenter de nouvelles modalités de dialogue social, favoriser la fidélisation des salariés et la qualité de vie au travail… Autant de projets qui peuvent rebuter les PME et les TPE. L’ARACT de la région Auvergne-Rhône-Alpes leur propose un nouveau dispositif pour les aider dans leurs projets d’innovation sociale. Isabelle Fieux, chargée de mission, en décrypte les tenants et les aboutissants.
Vous voulez renouveler les pratiques managériales de votre PME, expérimenter de nouvelles modalités de dialogue social dans votre entreprise ou favoriser la fidélisation des salariés et la qualité de vie au travail sur un territoire ? Si votre entreprise est domiciliée en Auvergne-Rhône-Alpes, elle peut bénéficier d’un dispositif d’aide à l’innovation sociale. Isabelle Fieux, chargée de mission auprès de l’Aract Auvergne-Rhône-Alpes, en décrypte les tenants et les aboutissants.
Entrepreneurs d’avenir – En quoi consiste ce dispositif ?
Isabelle Fieux – Il propose à des entreprises engagées dans des programmes d’innovation sociale une forme d’appui-conseil pour aider à leur mise en œuvre. Si le projet n’est pas encore mûr, elles peuvent bénéficier d’un appui-conseil de 5 jours, 10 jours s’il est plus abouti. Les deux offres sont cumulables, si bien que les entreprises peuvent bénéficier d’une aide allant jusqu’à 15 jours. Elles s’engagent à s’acquitter de 20 % du montant de l’aide, les 80 % restants étant pris en charge par le dispositif financé par la Région Auvergne- Rhône-Alpes. Selon la formule choisie, le coût pour les entreprises varie donc entre 1000 et 3 000 € HT.
Quelles sont les entreprises visées par le dispositif ?
Il cible particulièrement les PME, TPE, SCOP et SCIC de moins de 300 salariés du secteur de l’industrie et des services. Il peut également concerner des groupes d’entreprises. Les projets déposés doivent avoir une dimension socialement novatrice pour l’entreprise ou le territoire, modifier les pratiques de l’entreprise et celles des parties prenantes.
La région Auvergne-Rhône-Alpes est-elle un terreau favorable à l’innovation sociale ?
Les entreprises sont à des niveaux différents de maturité dans le champ du social. Certaines se contentent d’un outillage léger, d’autres ont envie de mettre en place de nouvelles méthodes de management, d’autres encore souhaitent aller plus loin et sont prêtes à innover dans le champ de la GRH, du management, du participatif, du dialogue… Pour celles- ci, ce dispositif d’appui-conseil a été mis en place à titre expérimental. À ce jour, nous avons sélectionné et accompagné une quinzaine de projets.
Quels types de projets ont déjà bénéficié du dispositif ?
Pour l’instant, les entreprises qui ont postulé veulent aller plus loin dans l’innovation managériale, ou gérer différemment les contraintes réglementaires L’une d’elles souhaite renégocier son accord temps de travail avec ses salariés, en mettant l’accent sur la qualité de vie au travail et le participatif. Une autre a décidé de proposer une rémunération complémentaire aux salariés en offrant l’accès (volontaire) à des parts de la SCI, portant le siège de l’entreprise Une troisième veut formaliser des pratiques d’achats plus respectueuses de ses sous-traitants. À chaque fois, des consultants les accompagnent pour mener à bien leur projet.
Quels sont les objectifs de ce dispositif à moyen terme ?
Nous voulons constituer un échantillon suffisamment varié d’entreprises pour capitaliser sur cette expérimentation, soit 20 à 30 entreprises d’ici la fin de l’année 2017. Par ailleurs, nous publierons à l’automne un guide de l’innovation sociale, avec nos partenaires de la CRESS et de l’université de Grenoble. Nous y caractériserons l’innovation sociale, nous présenterons plusieurs projets emblématiques, et nous expliquerons aux entreprises qui ont envie de se développer autrement comment nous pouvons les y aider.
Aract Auvergne-Rhône-Alpes
Propos recueillis par Pascal de Rauglaudre