Françoise Rivoire – LVED
La Ville de lyon a créé le label "Lyon, ville équitable et durable" qui est porté par l'élue Françoise Rivoire. Ce label distingue des entreprises, commerces, associations, artisans et lieux qui offrent des alternatives de consommation concrètes et porteuses de sens pour amener chacun vers une pratique courante du développement durable.
La Ville de lyon a créé le label “Lyon, ville équitable et durable” qui est porté par l’élue Françoise Rivoire. Ce label distingue des entreprises, commerces, associations, artisans et lieux qui offrent des alternatives de consommation concrètes et porteuses de sens pour amener chacun vers une pratique courante du développement durable.
Quel est le rôle qu’une collectivité territoriale peut jouer en matière de consommation responsable ? Pensez-vous que la ville de Lyon puisse partager cette bonne pratique avec d’autres territoires, en région Rhône-Alpes et en France : comment comptez-vous procéder ?
Le premier rôle d’une collectivité, c’est l’exemplarité dans ses propres achats. Eviter les dépenses inutiles, acheter des produits responsables et faiblement émissifs en CO², privilégier les entreprises d’insertion, construire des bâtiments très performants… c’est envoyer un message de responsabilité à la population, et encourager les professionnels dans de meilleures pratiques.
Les élus ne peuvent pas tout faire, mais nous avons un rôle à jouer dans le développement d’une dynamique de réseau entre des citoyens qui veulent mieux consommer, et des professionnels qui veulent mieux travailler. Lyon est une ville pilote en France sur la consommation responsable, et cette thématique devient une tendance de fond partout.
A titre d’exemple, un tiers des labellisés « Lyon, ville équitable et durable » se situe dans une commune limitrophe, et non pas dans Lyon intra-muros. Mais il n’est pas question pour nous de donner des leçons à d’autres villes, et de nous positionner comme le modèle à suivre. Le « modèle lyonnais » est fortement ancré sur son territoire, il se nourrit de l’histoire et des spécificités de la ville.
Selon moi, chaque territoire est particulier, et contient des énergies insoupçonnées pour trouver localement les solutions collectives aux problèmes d’aujourd’hui. Notre rôle, c’est de continuer sans relâche à améliorer l’existant, de montrer ce qui marche ici, de comprendre pourquoi ça fonctionne, et de partager nos connaissances le plus largement possible.
Comment conserver la qualité et fonder la légitimité du label ?
La légitimité du label « Lyon, ville équitable et durable », c’est sa capacité à voir le nombre de labellisés croître, sans perdre le noyau dur actuel des structures les plus engagées, et sans jamais cautionner le greenwashing de certains candidats. Notre référentiel s’est durci, et nous devons développer encore notre exigence de qualité, même si l’instruction des dossiers est complexe.
Le label puise sa légitimité dans ses critères. Les consommateurs ne sont pas dupes : ils font la différence. La qualité du label repose essentiellement sur la qualité du travail des labellisés, sur leur engagement réel dans une démarche de progrès continu.
Dans un contexte international difficile, voir nos 150 premiers labellisés envisager l’avenir sur des bases économiques saines, ça restera le signe que nous sommes sur la bonne voie.
Pourquoi créer un Club des Labellisés ?
Si un label se limite à une étiquette sur la vitrine, à quoi bon ?
Le label « Lyon Ville équitable et durable » s’inscrit dans une démarche de progrès. Le club favorise les échanges de bonnes pratiques, et s’il permet de rencontrer des fournisseurs ou des clients potentiels, il doit surtout permettre de sortir de ses habitudes professionnelles et de renforcer sa motivation pour relever de nouveaux défis en lien avec le développement durable. Nos labellisés sont en majorité de petites structures, qui n’ont pas toujours les ressources internes nécessaires au développement de pratiques environnementales ou sociales. Collectivement et avec le soutien de la municipalité, il devient possible de mutualiser les moyens et de changer d’échelle. Ce club est un outil d’émulation et de coopération.
Comment envisagez vous la pérennité de votre partenariat avec Entrepreneurs d’avenir ? Quelles couleurs souhaitez-vous lui donner ?
Il me semble important de tisser des liens entre tous les réseaux qui existent autour de la thématique de l’économie vertueuse. Nous avons des complémentarités, que nous devons identifier et cultiver. Notre propre spécificité, c’est d’abord l’approche territoriale, donc tout ce qui peut dynamiser notre territoire de manière responsable est positif. C’est aussi notre identité d’acteur public, dans un système économique qui reste dominé par la recherche du profit maximal à court terme et l’idéologie du secteur privé lucratif.
Entre les services publics, les citoyens, les structures de l’économie sociale et solidaire et les entreprises responsables, en particulier celles du réseau des entrepreneurs d’avenir, c’est la convergence des approches et le dialogue constructif qui doit prévaloir. Si une seule démarche était juste, nous l’aurions tous adoptée depuis longtemps.