Et si la bio reprenait un temps d’avance

De la fourche à la fourchette ! Le Synabio, le réseau des entreprises de transformation et de distribution de produits bio, organise un séminaire dédié à l’innovation durable dans le secteur de la bio. C’est le 14 juin prochain, et Entrepreneurs d’avenir est partenaire. Dans cette interview, Jean Verdier, président du Synabio, souligne l’importance de la RSE pour les entreprises de la bio.

 

De la fourche à la fourchette ! Le 14 juin prochain, le Synabio, le réseau des entreprises de transformation et de distribution de produits bio, organise un séminaire dédié à l’innovation durable dans le secteur de la bio. Jean Verdier, son président, souligne l’importance de la RSE pour les entreprises du secteur.

Entrepreneurs d’avenir – Synabio organise un séminaire le 14 juin prochain, dont Entrepreneurs d’avenir est partenaire. De quoi sera-t-il question ?

Jean Verdier – Cette journée sera dédiée à l’innovation dans l’agriculture bio pour montrer à quel point c’est un secteur pionnier qui sait s’adapter à la demande des consommateurs. Nous y aborderons les enjeux de l’avenir pour nos entreprises adhérentes, en particulier comment la RSE peut les aider à se différencier dans un secteur concurrentiel. Beaucoup d’entre elles ont déjà adopté des pratiques de RSE, mais de façon non formalisée, par inspiration.

Quels exemples de bonnes pratiques RSE existent dans l’agriculture bio ?

Les possibilités sont multiples, comme l’installation de panneaux solaires ou d’éoliennes pour la fourniture d’énergie. En ce qui concerne le sociétal, les transformateurs peuvent s’engager dans une contractualisation pluriannuelle avec les agriculteurs fournisseurs.

Quel type d’innovation attendre de la bio en 2018 ?

L’innovation est consubstantielle à l’agriculture bio. En 2014, 42 % des transformateurs ont lancé de nouveaux produits, un taux plus élevé que la moyenne du secteur de l’agro-alimentaire. Beaucoup de démarches sont régulièrement récompensées par l’Agence bio ou des salons spécialisés comme Natexpo. L’agriculture bio a remis au goût du jour des produits oubliés, mais elle a aussi inventé les galettes végétales, le riz expansé, les boissons, les laits végétaux aux amandes, au soja, etc. Tous ces produits ont été imaginés par des gens très impliqués dans la transformation des produits de l’agriculture biologique.

Selon vous, quels sont les principaux défis que l’agriculture bio doit relever aujourd’hui ?

Elle doit répondre à l’attente sociétale et citoyenne qui est de plus en plus forte. Les consommateurs sont en demande partout dans le monde. Voyez l’intérêt qu’Amazon porte à Whole Foods, aux Etats-Unis. Alors que l’industrie agro-alimentaire est régie par la logique de l’offre, avec la bio, elle doit suivre une politique de la demande très forte. Engagé dans l’agriculture bio depuis 40 ans, je ne peux qu’applaudir à ce succès, mais le paradigme est renversé, et c’est un défi colossal pour le secteur.

Et les menaces qui pèsent sur son développement ?

Il faut absolument sécuriser la chaîne de confiance qui existe aujourd’hui, c’est-à-dire le règlement, son application par les entreprises et son contrôle. Les citoyens veulent consommer autrement et autre chose. Surtout ils veulent savoir d’où proviennent les produits qu’ils consomment. Il faut donc veiller à ce que le socle règlementaire s’impose à tous les acteurs du secteur.

On parle d’industrialisation de la bio. N’est-ce pas antinomique ?

L’accroissement des surfaces agricoles ou l’augmentation du nombre d’agriculteurs bio ne veulent pas dire industrialisation ! 37 000 exploitations sont engagées dans le bio, et leur surface est inférieure à celle des exploitations conventionnelles. Au niveau national, avec 6,5 % de surfaces agricoles utiles en bio, on est bien loin de l’industrialisation. L’agriculture bio s’est développée comme une alternative au modèle conventionnel, qui a répondu aux défis de l’après-guerre, mais il ne faut pas confondre la rationalisation de son organisation avec l’industrialisation.

 

Séminaire « Et si la bio reprenait un temps d’avance ? Engagés ensemble de la fourche à la fourchette », jeudi 14 juin 2018, à La Manufacture, 52ter rue des Vinaigriers, Paris 10e.

Pour s’inscrire, c’est ici !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.

Je m'inscris à la newsletter