Entretien avec Jean-Louis Grosse-Delasalle, Président de la MACIF

Découvrez l’interview du nouveau Président de la MACIF. Un partage de son parcours, des défis auxquels la MACIF doit faire face et des nouveaux enjeux sociétaux prioritaires.

 

Entrepreneurs d’avenir : En juin dernier, vous avez été élu président de la Macif à l’unanimité, succédant ainsi à Philippe Perrault. Quel a été votre parcours à la Macif ?

Jean-Louis Grosse-Delasalle : Sociétaire Macif de la 1ere heure, je me suis impliqué dans la gouvernance de la Mutuelle il y a 15 ans dans la région Gâtinais Champagne où j’ai eu la chance d’occuper différentes fonctions en qualité de représentant des sociétaires avant de devenir délégué national. Élu Vice-président de la Macif en 2021, Président du Conseil de Surveillance de Mutavie la même année, et Président en juin 2023, je suis honoré de prendre la succession de Philippe Perrault pour représenter les intérêts des 5,7 millions de sociétaires de la Macif et apporter mes idées et mes convictions pour construire avec toutes nos parties-prenantes l’avenir de notre mutuelle.

Comment voyez vous l’avenir de votre métier et la place de la MACIF dans un paysage assurantiel de plus en plus concurrentiel et qui se concentre ?

Effectivement, la Macif évolue sur un marché qui s’est fortement concentré ces dernières années, et dans lequel la concurrence est forte, en particulier dans le domaine de l’assurance Dommages. Par ailleurs, nous subissons une forte pression réglementaire et devons piloter notre activité sur des marchés financiers incertains et volatils.

D’autre part, l’accélération du dérèglement climatique rebat les cartes du secteur de l’assurance de deux manières : sur nos modèles économiques d’une part (multiplication des risques majeurs, disparition de leur caractère aléatoire dans l’espace et dans le temps,… ), mais aussi dans nos modèles d’affaire car il nous faudra demain apporter des réponses à ces nouveaux risques tant en terme de prévention que d’assurance ou même d’assistance.
Pour relever ces défis, la Macif dispose de plusieurs atouts, à commencer par sa taille critique qui lui confère une solidité certaine. Ensuite, une gouvernance spécifique, sans actionnaires à rémunérer : les 5,7 millions de sociétaires de la Macif élisent leurs représentants (les délégués) qui défendent leurs intérêts. Cette gouvernance offre une vision de long terme, sans objectifs court-termistes, ce qui nous donne des marges de manœuvre précieuses pour construire l’avenir.

Enfin nous pouvons compter sur des équipes expertes et engagées, dont l’excellence relationnelle est régulièrement saluée.

Notre modèle mutualiste, qui place la performance économique au service de la performance sociale, fait indéniablement notre force, j’en suis convaincu. Je suis le garant de ce modèle qui est le premier marqueur de l’ADN de la Macif, et contribue indéniablement à en faire la marque d’assurance préférée des Français.

Quels sont les enjeux sociétaux prioritaires auxquels la Macif compte s’investir ?

Avec Jean-Philippe Dogneton, Directeur général de la Macif, notre rôle est d’accompagner au quotidien nos sociétaires face aux nouvelles fragilités individuelles et collectives associées aux grandes transformations que nous vivons, notamment climatiques.

Face au risque grandissant de sinistres liés au dérèglement climatique, l’un de nos défis majeurs est de continuer à protéger efficacement nos sociétaires malgré l’augmentation du nombre et de l’intensité de ces derniers. Nous sommes aussi acteurs et promoteurs de solution, notamment en lien avec la solidarité nationale, pour permettre la protection du plus grand nombre à des coûts accessibles

Cet engagement pour une protection au présent vise à permettre l’avenir, celui des générations futures.
Face à ces défis, notre réponse d’entreprise de l’économie sociale et solidaire est toujours collective, avec l’engagement de proximité de nos 1300 délégués et l’appui de nos partenaires.

Vous évoquez les générations futures. En tant que mutualiste et partenaire du Parlement des Jeunes, qui se tiendra prochainement au CESE, quelles sont vos priorités concernant la jeunesse ?

D’abord, je veux dire que c’est une immense fierté pour moi, pour tous les élus et pour la Macif de renouveler notre partenariat pour cette nouvelle édition du Parlement des Jeunes, un événement de premier plan qui met la parole et la démocratie au cœur de l’avenir et du progrès.

Prenons l’exemple de la santé mentale que nous connaissons bien grâce à nos politiques de prévention. La crise sanitaire a eu de forts impacts sur la santé mentale de notre jeunesse. Leur moral n’a jamais été aussi bas depuis 6 ans* avec 1 jeune sur 2 qui se sent abandonné ou inutile et 28% qui expriment un sentiment de solitude**.
Aussi avec notre partenaire Unis-Cité, par exemple, nous avons développé le programme de service civique « Ambassadeurs Santé Mentale ». Par ce programme, les jeunes formés se mobilisent pour la santé mentale de leurs pairs afin de réduire la stigmatisation en santé mentale, favoriser le repérage des premiers signaux de mal-être et permettre leur orientation de façon vers les dispositifs locaux de prévention et de soins.

Prenons un autre exemple d’écoute et d’attention portée à la jeunesse.
Nous publions la 3eme édition de notre baromètre sur “les jeunes et l’entreprise”, mené en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès. Cela nous permettra en fin d’année de suivre les aspirations des jeunes, notamment vis-à- vis de l’emploi, facteur clé pour accéder à l’autonomie financière.

Par ailleurs, au sein même du comité de direction de la Macif, nous avons décidé de mettre en place un “Comité Jeunes” dès 2016. Composé de 11 jeunes de moins de 32 ans issus de nos différents métiers, ce comité est invité à partager son regard, son éclairage sur la vie de l’entreprise en général, et plus spécifiquement sur les orientations portées par notre plan stratégique. Ainsi, les réflexions de nos jeunes alimentent les décisions stratégiques des dirigeants. Cela incarne parfaitement le bénéfice partagé à l’écoute et la collaboration intergénérationnelle prônées.

C’est la même dynamique qui anime nos travaux destinés à mieux faire connaître et reconnaître les jeunes aidants: une grande enquête pour donner un coup de projecteur sur le phénomène et un recueil de témoignages “Des paroles (presque) ordinaires” paru aux Editions de l’atelier pour donner la parole aux jeunes aidants.

Oui les jeunes sont l’avenir de notre société, ils sont bien sûr aussi l’avenir de la Macif. Nous devons innover pour comprendre leurs besoins et les aider à construire leur vie. Les écouter c’est peut-être la meilleure façon de les comprendre.

Je terminerai par ce dernier exemple qui date de cet été. En nous appuyant sur le talent de 10 jeunes stand uppers qui racontaient en riant leurs tracas du quotidien sur les réseaux sociaux (MACIF “De Ouf”), ce sont 9 millions de personnes qui ont été sensibilisées et ce sont des dispositifs d’accompagnement que nous pouvons proposer pour accompagner leurs besoins en termes de mobilité, d’habitat, de lien social, d’attention portée à l’environnement…

Bref, la Macif vous invite à écouter la Jeunesse. À dialoguer avec elle. Rendez-vous le 14 décembre pour cette nouvelle édition du Parlement des Jeunes !

Source * Berhuet S., Brice Mansencal L., Hoibian S., Millot C., Müller J. (CREDOC), 2021, Baromètre DJEPVA sur la jeunesse 2021, INJEP Notes & rapports/rapport d’étude.
** Moral, état d’esprit et engagement citoyen des jeunes en 2022, INJEP, décembre 2022

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