The Good : Le journalisme de solutions au service de la transition écologique des entreprises
Emilie Kovacs, rédactrice en chef de The Good, nous dévoile la mission du média qu'elle dirige : informer, inspirer et accompagner les entreprises dans leur transition écologique et sociale. Engagée dans le journalisme de solutions, elle partage sa vision d’un avenir où les entreprises prennent la responsabilité de leur impact sur la planète.
Entrepreneurs d’avenir : Emilie, vous êtes rédactrice en chef de The Good, média expert de la transformation écologique et sociale des entreprises et des territoires. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur The Good, son positionnement, son développement et son modèle économique ?
Emilie Kovacs : The Good est un média dédié à la transformation écologique et sociale des entreprises et des territoires. Notre mission est d’informer, sensibiliser et inspirer les décideurs à adopter des pratiques plus responsables, en apportant des analyses, des retours d’expérience et des éclairages sur les tendances et les réglementations en matière de RSE. Notre méthode : le journalisme d’impact/de solutions.
Nous nous positionnons comme un acteur engagé (membre de 1% For The Planet) et expert, en proposant du contenu éditorial de qualité, des événements et bientôt des formations pour accompagner les entreprises dans leur transition. Notre modèle économique repose sur plusieurs piliers : la publicité responsable, le sponsoring d’événements, les abonnements et les partenariats éditoriaux avec des acteurs engagés dans la transformation durable.
Nous constatons un besoin croissant d’informations claires et pertinentes pour aider les entreprises à naviguer dans un contexte réglementaire et sociétal en constante évolution. C’est pourquoi nous développons aussi des formats innovants pour toucher un public toujours plus large et engagé.
The Good cherche à sensibiliser, informer et inspirer les décideurs et les citoyens à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement et de la société. Comment pouvez-vous mesurer votre impact et quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?
Notre impact se mesure d’abord par l’engagement de nos lecteurs et partenaires. Nous suivons de près nos audiences, la viralité de nos contenus et les retours qualitatifs des entreprises et institutions qui s’appuient sur nos analyses.
À court terme, nous voulons renforcer notre présence en développant des formats immersifs et interactifs pour rendre la transformation durable plus concrète et inspirante. Nous allons également intensifier nos collaborations avec des acteurs de terrain pour favoriser le partage des meilleures pratiques.
À moyen terme, notre ambition est de devenir une référence incontournable sur les sujets de transformation écologique et sociale, en France et à l’international. Nous souhaitons aussi structurer un écosystème de partenaires engagés pour accélérer les transitions au sein des entreprises et des territoires.
On assiste à un recul sans précédent sur les cadres informationnels et de reporting RSE, en France, en Europe et de façon encore plus radicale aux US. La CSRD, CS3D, la taxonomie…sont malmenées. Comment voyez-vous les entreprises se comporter dans ce contexte ?
Nous traversons une période de grande incertitude avec un recul préoccupant sur les cadres de reporting et d’information RSE, que ce soit en France, en Europe ou encore plus radicalement aux États-Unis. La CSRD, la CS3D et la taxonomie européenne, qui devaient structurer la transition des entreprises vers plus de transparence et de responsabilité, sont aujourd’hui malmenées par des résistances politiques et économiques.
Dans ce contexte, les entreprises réagissent de manière contrastée. Certaines saisissent cette occasion pour ralentir leurs engagements, estimant que la pression réglementaire diminue. D’autres, en revanche, anticipent les attentes de leurs parties prenantes et poursuivent leurs efforts, conscientes que la responsabilité sociétale n’est pas une option mais un impératif stratégique.
Chez The Good, nous encourageons cette seconde approche en mettant en avant les entreprises pionnières qui ne considèrent pas la durabilité comme une contrainte, mais comme une opportunité de créer de la valeur sur le long terme.
Vous êtes autrice d’un livre paru en 2018 intitulé « Journalisme de solutions ou la révolution de l’information ». Ou en est le journalisme de Solutions dans un univers informationnel débridé ou les réseaux sociaux saturent l’attention ?
Depuis la parution de Journalisme de solutions ou la révolution de l’information en 2018 aux éditions Librinova, le journalisme de solutions a pris de l’ampleur. Il s’impose comme une réponse aux crises de confiance envers les médias traditionnels et à l’infobésité qui caractérise notre époque.
Aujourd’hui, dans un univers où les réseaux sociaux saturent l’attention avec des contenus souvent anxiogènes ou polarisants, le journalisme de solutions apporte un éclairage constructif et factuel. Il permet de montrer des initiatives qui fonctionnent, sans tomber dans l’angélisme ou le positivisme naïf.
Chez The Good, nous intégrons cette approche en mettant en avant des projets concrets, des innovations durables et des trajectoires inspirantes, afin de donner aux entreprises et aux citoyens les clés pour agir. Nous pensons que l’information peut être un levier de transformation puissant, à condition qu’elle soit engagée, rigoureuse et tournée vers l’action.
The Good est partenaire de l’édition des 20 ans de l’Université de la terre, qui se tiendra les 14 & 15 mars prochains à l’UNESCO : comment souhaitez-vous faire résonner le thème « Nature = Futur » dans votre travail et qu’attendez-vous de cet événement ?
Nous sommes fiers d’être partenaires de l’édition des 20 ans de l’Université de la Terre, un événement qui s’annonce essentiel dans le contexte actuel. Le thème “Nature = Futur” résonne particulièrement avec notre ligne éditoriale, car il souligne l’urgence de réconcilier les modèles économiques avec les limites planétaires.
À travers notre travail, nous souhaitons faire entendre la voix de celles et ceux qui expérimentent déjà de nouvelles voies, que ce soit dans l’économie circulaire, la finance responsable, ou les nouveaux modes de production et de consommation.
Lors de cet événement, nous espérons contribuer à une prise de conscience collective et renforcer les synergies entre les différents acteurs du changement. Notre objectif est de donner une visibilité accrue aux solutions existantes et d’inspirer de nouvelles initiatives qui placeront la nature et le vivant au cœur des décisions économiques et politiques.
Retrouvez The Good et Emilie Kovacs à l’Université de la terre les 14 & 15 mars 2025