Convertir les TIC au développement durable

Pour réduire l'impact environnemental causé par l'usage des technologies d'information et de la communication (TIC), place aux green-IT ou éco-TIC. Cédric Gossart, maître de conférence en science politique, à l'Institut Télécom, école de management, et Fred Bordage, consultant et auteur d'un site de référence sur le sujet, décryptent le potentiel des technologies vertes.


Pour réduire l’impact environnemental causé par l’usage des technologies d’information
et de la communication (TIC), place aux green-IT ou éco-TIC.
Cédric Gossart, maître de conférence en science politique, à l’Institut Télécom, école de management, et Fred Bordage, consultant et auteur d’un site de référence sur le sujet, décryptent le potentiel des technologies vertes.
Ces deux experts sont associés au groupe de travail du réseau Entrepreneurs d’avenir, GreenIT : allier informatique et développement durable.

Quel est l’enjeu des green-IT ?

Cédric Gossart : Les TIC sont faussement perçues comme vertes mais elles ont un impact sur l’écosystème, la pollution, la santé pour ce qui concerne leur traitement en fin de vie, l’épuisement des matériaux rares utilisés pour leur fabrication, l’émission de puissants gaz à effet de serre… En France, on sait que l’usage des TIC représente 14% de la consommation d’électricité.

Fred Bordage : La prise de conscience date de 2007. Aujourd’hui, chaque Français produit en moyenne 24 kg de déchets électroniques par an, 14 à titre individuel et 10 dans le cadre professionnel. Et on en recycle seulement 5 kg. L’enjeu des green-IT est de réduire l’empreinte écologique des ordinateurs, téléphones portables, etc.


Comment incorporer les technologies vertes en entreprise ?


C.G
: Premièrement, il faut mesurer la consommation de chaque équipement pour pouvoir optimiser leur utilisation. Il faut aussi réduire l’obsolescence des produits. Dans un deuxième temps, il s’agit d’intégrer des critères environnementaux dans la politique d’achat, pour le hardware mais aussi pour les logiciels.

F. B : Dans toutes les entreprises, on peut modifier l’organisation du travail. Par exemple, en utilisant des outils de télé-travail pour réduire les déplacements. Ensuite, on peut agir sur ce qui touche au cœur de métier d’une entreprise. Ainsi un constructeur automobile ajoutera un algorithme d’éco-conduite. Un agriculteur analysera les sols grâce aux satellites et réduira ainsi les doses d’engrais et de pesticide jusqu’à 30%. Ce sont des éco-innovations de rupture, basées sur l’usage des TIC.


Comment convaincre individus et entreprises d’en supporter les coûts ?

C.G : Pour l’instant, seule la réduction des coûts peut permettre de convaincre l’entreprise. Le problème est que les services informatiques ne paient pas souvent la facture énergétique. Quant aux particuliers, ils sont très peu sensibilisés pour l’instant.

F.B : L’entreprise est un endroit qui tend à déresponsabiliser. Alors, il faut impliquer les salariés.
Si on met en veille les postes de travail la nuit, l’entreprise fait des économies. Dans l’absolu, il faudrait partager les gains avec les salariés mais personne ne le fait pour l’instant. Pour l’entreprise et la planète, les économies sont encore plus importantes lorsque l’on allonge la durée de vie des postes de travail, et le salarié est aussi gagnant puisqu’il conserve ses outils et ses habitudes de travail. Enfin, l’utilisation de green-IT doit devenir un levier pour mettre en place une politique de développement durable qui implique tout le personnel.

www.greenit.fr
http://etos.it-sudparis.eu/membres/CedricGossart/Home.htm

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