Charles Kloboukoff : Donner à l’entreprise une mission citoyenne
Dans son dernier livre, le fondateur du groupe Léa Nature décrit sa vision de l’entreprise humaine. Une source d’inspiration inépuisable pour les entrepreneurs d’avenir.
C’est un récit plein d’optimisme et de volonté que Charles Kloboukoff livre dans son nouvel essai, « Itinéraire d’un entrepreneur engagé », pour célébrer les 20 ans de Léa Nature.
Il y raconte par le menu son aventure à la tête du groupe, comment il est parvenu à concilier les contraintes de l’économie de marché avec ses aspirations humanistes, dans le respect de la planète, de l’équité et du partage. Il n’a pas à rougir de son bilan : Léa Nature, qui propose des produits naturels et biologiques dans les domaines de l’alimentation, de la beauté, de l’hygiène et de la santé, réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros, et emploie 720 salariés. Le groupe a obtenu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles la Marianne d’or 2007 pour sa campagne en faveur des abeilles, le Prix de l’Entrepreneur 2009 délivré par Ernst&Young dans la catégorie Business Vert, ou encore le Trophée régional de la performance globale par le CJD en 2010.
Fort de son expérience, Charles Kloboukoff veut contribuer à combler le déficit d’image dont pâtissent les entrepreneurs en France : aujourd’hui encore, les Français ne portent pas très haut les couleurs de leurs entreprises, regrette-t-il. Une vraie révolution culturelle reste à mener, accompagnée d’un travail de pédagogie en profondeur.
Pour cela, il distille quelques conseils aux aspirants entrepreneurs : l’importance de la culture de l’éthique en entreprise ; la ténacité et la solidarité dans les épreuves ; le respect des concurrents ; l’obligation d’être différent et original. « L’entreprise doit assumer une vraie contribution sociale, écrit-il. Ce n’est pas uniquement un outil pour gagner de l’argent et pour faire travailler les gens ! Sa mission est de contribuer pleinement à l’émergence d’un nouveau monde, au développement de meilleures pratiques qui permettent à chacun de transformer ses idéaux en réalité. »
Il se livre aussi à un exercice de prospective sur ce que sera son groupe et plus largement l’économie française en 2020. « Ma vision forte aujourd’hui, c’est de rechercher comment émanciper l’entreprise, comment lui donner une mission citoyenne dans la gestion de ses activités et de ses impacts. »
La dimension économique apparaît seulement comme un outil au service de cette vision, pour agir au quotidien, avec cohérence et justesse.
Et pour indiquer clairement de quel côté il se situe, il a demandé, et obtenu, le soutien de personnalités reconnues de la défense de l’environnement. Dans la préface, Pierre Rabhi, fondateur de l’agroécologie et du Mouvement pour la Terre et l’Humanisme, n’a pas manqué de souligner sa volonté de donner une âme et une noblesse à l’économie. Et Isabelle Autissier, navigatrice au long cours et présidente de WWF France, qui a signé la postface, assure que Charles Kloboukoff aurait fait un bon marin.