Cet été, lisez engagé !
Trois livres engagés sélectionnés par les Entrepreneurs d’avenir pour faire le plein d’optimisme pendant les vacances.
Des grands penseurs de l’écologie, on connaît les hommes : Rousseau, Dumont, Thoreau ou encore Spinoza. Leurs travaux ont inspiré les mouvements de défense de l’environnement, depuis le Sierra Club aux Etats-Unis jusqu’à EELV.
Mais des femmes aussi se sont engagées en faveur de l’environnement. Et c’est le grand mérite de Pascale d’Erm, auteur de Sœurs en écologie, de nous rappeler que la protection de la planète n’est pas qu’une affaire d’hommes !
Sans remonter à la passion de George Sand pour la nature, Ellen Swallow Richards (1842-1911), par exemple, fut la première à analyser depuis le MIT les effets de l’industrialisation sur la santé et la qualité de l’air et de l’eau. Janine Benyus a théorisé le biomimétisme. Elinor Ostrom a même obtenu un Prix Nobel d’économie pour ses travaux sur la gouvernance des biens communs. Et on peut ajouter Simone Veil, dont l’écologie fut un combat méconnu.
Se gardant de tomber dans des caricatures qui conjuguent la nature avec l’« éternel féminin », Pascale d’Erm propose une « troisième voie » et se fait la défenseuse d’une écologie émancipatrice pour les femmes comme pour les hommes.
La nature politique de l’entrepreneur
« Les affaires du monde sont aussi les affaires de l’entreprise », affirme Patrick d’Humières, l’un des spécialistes français de la responsabilité sociale des entreprises, dans son nouveau livre La nature politique de l’entrepreneur.
Compte tenu de l’ampleur des défis de la mondialisation, les dirigeants d’entreprise doivent urgemment agir « en société » et orienter leurs modèles économiques dans le sens de la durabilité, comme s’y sont déjà engagés certains entrepreneurs pionniers comme Jean-Luc Petithuguenin, président fondateur de Paprec, qui signe la préface du livre.
S’appuyant sur une réflexion critique et historique, Patrick d’Humières questionne la RSE : peut-elle être une réponse crédible au déficit d’engagement politique des entrepreneurs, quand les seuls critères d’évaluation sont la bottom line et le prix ? Il se sert des nombreuses expériences en cours pour « ouvrir une brèche » dans la pensée économique française, trop centrée sur la macro-économie au détriment de la micro-économie.
Il n’est que temps de passer du modèle financier au modèle durable, et Patrick d’Humières multiplie les propositions pour y arriver, comme la relation contractuelle, plus efficace que la loi pour s’engager dans « des voies de progrès volontaires et crédibles ».
Les suspendues
À notre époque à la fois « tragique et sublime », selon les mots de Sandrine Roudaut, qui a publié Les Suspendu(e)s, nombreux sont les femmes et les hommes qui choisissent de désobéir au nom de leurs rêves et de leurs utopies.
Dans son nouvel ouvrage, l’auteure cherche à comprendre pourquoi les êtres humains acceptent si souvent de se soumettre à l’autorité et au conformisme. Se basant sur quelques grandes expériences scientifiques, mais analysant aussi des mouvements de résistance et des révolutions passées et présentes, elle met au jour la force de ceux qui ont su penser hors des sentiers battus, au point de faire de leurs utopies des « évidences contemporaines ».
« Et si l’engagement était source de joie ? », finit par s’interroger Sandrine Roudaut, fondatrice du cabinet conseil en prospective pour un monde soutenable et désirable. Pour elle, les nouvelles économies liées au partage, à l’écologie, au bien-être et au développement durable vont faire émerger un monde où la femme et l’homme seront complémentaires et égaux.
Une lecture salutaire pour faire le plein d’optimisme cet été !
Pour en savoir plus
• Sœurs en écologie, de Pascale d’Erm, Editions La Mer salée, 2017, 192 p., 20 €.
• La nature politique de l’entrepreneur, de Patrick d’Humières, Éditions Michel de Maule, 2017, 254 p., 20 €.
• Les Suspendu(e)s, de Sandrine Roudaut, Editions La Mer salée, 2016, 288 p., 24 €.
Texte Pascal de Rauglaudre