Casino, acteur incontournable de la transition alimentaire

Entre complexité, innovation et urgence, Matthieu Riché nous présente les engagements en matière de développement durable du groupe Casino, 1er distributeur alimentaire mondial pour ses engagements RSE selon le Wall Street Journal.

 

En partenariat avec l‘Université de la Terre

Entrepreneurs d’avenir : Il y a quelques mois, le groupe Casino a été classé par le Wall Street Journal, 1er distributeur alimentaire mondial, pour ses engagements RSE. C’est une reconnaissance importante qui place le groupe dans les 40 entreprises mondiales les plus actives. Quels sont les engagements les plus emblématiques du groupe ?

Matthieu Riché : Depuis plus de 10 ans, nous déployons une politique RSE très active autour de 15 priorités afin de permettre à chacun de mieux consommer, mieux manger, mieux produire, qui s’appuie sur la longue tradition d’innovation du groupe créé il y a plus de 120 ans.

En prenant en compte les attentes de nos parties prenantes, nous avons été le 1er distributeur en France à faire valider nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de Serre par le Science Based target pour s’aligner avec la trajectoire de l’Accord de Paris.

Nous venons d’ailleurs d’annoncer un objectif encore plus ambitieux de réduction de -38% de nos émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2030, 10% ayant déjà été accompli.

Nous avons aussi été précurseurs sur l’efficacité énergétique avec la création dès 2007 d’une filiale, GreenYellow, dédiée à la transition énergétique et aux énergies renouvelables qui nous a accompagné dans la réduction de nos émissions. 10 ans après, GreenYellow est une très belle réussite qui a mis en service plus de 300 centrales solaires et nous accompagne aujourd’hui sur les gaz réfrigérants, un enjeu clef pour un distributeur dans la lutte contre les dérèglements climatiques.

Nous avons aussi été pionniers dans la prise en compte du Bien-être animal : nous sommes le 1er groupe en France à ne plus commercialiser d’œufs de poules élevées en cages à marque propre et en marque nationale ! Nous avons initié le 1er étiquetage sur le niveau de bien-être animal qui, 3 ans seulement après son lancement, est reconnu par les consommateurs comme un outil qu’il prend en compte pour ses achats.

Nous continuons à renforcer nos actions sur le Bio où nous sommes très bien positionnés avec nos marques propres Monoprix Bio, créées il y a plus de 20 ans, Casino Bio, Franprix Bio et bien sûr nos plus de 200 magasins Naturalia.

Cette transformation de nos modes de consommation alimentaire nécessite d’impliquer et d’inclure nos collaborateurs, qui sont ceux qui mettent en œuvre ces actions et prennent les risques pour porter les solutions innovantes !

2 engagements me semblent emblématiques à ce titre : nos 20 années de lutte contre toutes les discriminations, un effort sans relâche mené par le groupe pour permettre à chacun quel que soit ses différences de s’épanouir dans nos enseignes. Un engagement marqué par l’obtention dès 2009 du Label Diversité, certifié par l’Afnor et du Label Egalité. Nous devons être l’un des seuls distributeurs à détenir ces deux certifications en France. Enfin, notre programme de formation au Management Bienveillant lancé en 2014, avec plus de 5 000 managers formés.

Vous dites que la complexité de certains changements, ne doit pas arrêter les efforts et au contraire encourager une démarche proactive et de l’innovation au regard de l’urgence et de l’ampleur des défis. Quels sont les défis les plus complexes à relever ?

Oui, la complexité est souvent sous-estimée, ce qui peut amener à mettre en place de fausses solutions. Il faut prendre en compte la complexité et l’interconnexion entre les enjeux. Parmi les enjeux complexes, le plastique en est un. Il s’agit de trouver les solutions qui permettent de réduire ou d’éliminer le plastique, tout en s’assurant que les solutions de remplacement ne vont pas générer davantage d’émissions de carbone, continuer à protéger le produit de la même manière pour ne pas augmenter le gaspillage alimentaire et prendre en compte l’impact sur les fournisseurs et l’emploi, sans oublier les risques potentiels pour la santé des solutions de substitution utilisées ! Un vrai défi !

Mais cette complexité ne doit pas être une raison pour ne pas agir, au contraire elle est stimulante !

Quels sont les engagements du groupe pour soustraire le plastique des magasins ?

La feuille de route est connue : d’abord faire la chasse aux plastiques inutiles ; l’éliminer si c’est possible ; le substituer (sous conditions énoncés auparavant), ou sinon réduire sa quantité ;  utiliser du plastique recyclable ; s’assurer qu’il est recyclable, et s’assurer qu’il est effectivement bien recyclé.

Il faut aussi miser sur l’innovation pour trouver des processus plus vertueux et moins consommateurs d’énergie dans le recyclage. Et bien sûr, développer le vrac en magasins !

C’est un travail systématique qui est fait par nos équipes qualités : 12 000 références sont ainsi analysées au regard des 5 R : Refuser, Réduire  Réutiliser Recycler, Rot pour composter en anglais !

Il faut impliquer des dizaines de fournisseurs qui iront d’autant plus vite à déployer ces solutions que tous les acteurs de la distribution font les mêmes choix, qu’il existe un consensus entre tous les acteurs. C’est la raison pour laquelle nous sommes engagés dans le Pacte Plastique !

Le Groupe Casino rejoint, comme partenaire majeur, l’Université de la Terre qui se tiendra en 2022, à l’UNESCO. Que diriez-vous à des jeunes qui s’interrogeraient sur le sens à trouver à leur travail et à leur engagement au sein d’un grand groupe de distribution comme Casino ?

La transformation pour un monde sans carbone qui est un défi incroyable à relever ne se fera qu’avec les grandes entreprises, et les entreprises sont composées de femmes et d’hommes qui ont le pouvoir de changer les choses.

Encore faut-il avoir conscience du pouvoir que l’on a, d’oser l’utiliser et de prendre les risques qui vont avec. Car, la transformation en cours nécessite de changer des modèles, donc d’innover, de prendre des risques, donc d’accepter de ne pas toujours réussir.

C’est plus facile de dire ce qu’il faudrait faire que de le faire, mais personnellement je trouve cela plus passionnant et enrichissant car vous êtes confrontés à la réalité du monde dans lequel nous vivons.

Mettre plus de vrac en magasins parait évident, le faire sans perdre de chiffre d’affaires, sans augmenter le gaspillage, en garantissant la qualité sanitaire des produits, sans créer d’autres impacts négatifs, en continuant à offrir un parcours rapide et fluide à nos clients, qui veulent une expérience aussi facile que celle d’acheter un produit emballé, c’est un défi ! Et je suis admiratif de mes collègues qui le relèvent au quotidien !

Je leur dirai aussi qu’il existe d’autres manières d’agir : dans les institutions internationales, les associations, les pme…, ce qui compte c’est de trouver sa voie et d’agir en gardant à l’esprit l’intérêt général !

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