365 initiatives pour réinventer notre monde
Chaque semaine, Fabien Baceiredo, fondateur d’Efficycle, envoie une dose de bonnes nouvelles à ses lecteurs. En janvier, il a publié les solutions les plus originales dans un hors-série annuel, 2015 en 365 initiatives pour réinventer notre Monde. Pour les sélectionner, il a choisi un principe directeur : « l’innovation des choses simples », qui est selon lui le moteur du développement durable.
Comme chaque début d’année, Efficycle publie son hors-série 2015 en 365 initiatives pour réinventer notre Monde, avec le soutien du Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Ce hors-série, dont l’édition 2014 avait été téléchargée plus de 150 000 fois, sélectionne les meilleures initiatives de 2015, parmi les quelque 30 000 informations repérées par la rédaction. L’occasion de prendre un peu de recul vis-à-vis de l’actualité.
Entrepreneurs d’avenir – Un fil conducteur relie toutes les initiatives du rapport 2015 en 365 initiatives pour réinventer notre Monde : l’« innovation des choses simples ». Comment la définissez-vous ?
Fabien Baceiredo – C’est l’ensemble des initiatives ingénieuses dont les usages sont emplis de bon sens pour les hommes et la nature – en gros ce qu’on a perdu avec la société de consommation. Dans EffiNews, notre bulletin hebdomadaire, nous répertorions toute l’actualité. Dans le Best of, nous privilégions les initiatives les plus originales. Beaucoup d’initiatives positives sont portées par des associations, des startups, des individus peu connus, comme Mapool, le covoiturage de la moto. Le développement durable, c’est ça !
Quelles sont les dominantes de l’année 2015 selon vous ?
Nous avons remarqué trois grandes tendances. Tout d’abord, une multitude de services de solidarité sont réinventés par les associations et les citoyens pour venir en aide aux personnes en grande difficulté économique et sociale et aux sans-abris. Deuxième tendance : les nouvelles technologies s’ouvrent aux personnes en situation de handicap, avec les impressions en 3D, les objets connectés, les services web destinés aux déficients visuels, auditifs, moteurs, etc. Enfin, la COP21 a mis en valeur beaucoup d’innovations pour réduire nos consommations énergétiques, économiser les ressources, repenser notre façon de consommer, etc.
Y a-t-il une thématique qui vous tient particulièrement à cœur ?
Oui, tout ce qui touche à l’économie circulaire, c’est à dire une économie dans laquelle « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». C’est dû à mon histoire personnelle : avant Efficycle, je travaillais dans un bureau d’étude en écologie industrielle, et l’un de mes livres de référence reste Cradle to Cradle (Du berceau au berceau). Je pense que nous devons appliquer une vision circulaire à l’ensemble de la société, qui remplace le modèle linéaire actuel de consommation des ressources.
Quels sont vos espoirs pour 2016 ?
Je souhaite que les médias qui se font l’écho de toutes les initiatives du changement survivent, et continuent de nous alimenter en informations positives. Je souhaite aussi que les médias généralistes soient moins catastrophistes et accordent davantage de place à toutes les solutions qui existent. Le développement durable, ce n’est pas que des contraintes et du pessimisme, c’est une façon positive de voir les choses, et c’est aussi de belles idées qui ne demandent qu’à être mises en œuvre et généralisées.
Vous avez catalogué des initiatives individuelles. Comment leur donner un effet de masse ?
Déjà, leur offrir la possibilité d’être connues ! C’est ce que nous faisons chez Efficycle : nous mettons un coup de projecteur sur quantité de bonnes idées. Ensuite, ces structures devraient être aidées par des subventions publiques. L’État a tendance à subventionner de grands groupes, soi-disant parce qu’ils génèrent beaucoup d’emplois, mais ça ne marche plus. Beaucoup de startups et de PME ont de bonnes idées qui méritent d’être soutenues. Il y a aussi le problème de la commercialisation : on peut avoir la meilleure idée du monde, elle ne servira à rien si on ne sait pas la vendre. Là aussi, l’État devrait être plus souple pour autoriser la vente de certains produits et services.
EFFICYCLE
Pascal de Rauglaudre