Alban Gonord : Le regard de la jeunesse sur l’entreprise

Pour la 4e année consécutive, la Macif, la Fondation Jean-Jaurès et l’institut BVA Xsight ont mené une enquête sur les jeunes Français âgés de 18 à 24 ans et leur rapport au monde de l’entreprise. Alban Gonord, directeur de l’Engagement de la Macif, partenaire majeur de l’Université de la terre et du Parlement des jeunes, revient sur les enseignements de cette enquête. 

 

Entrepreneurs d’avenir : Alban Gonord, quels sont les grands enseignements à retenir de cette 4e édition de l’enquête ? Quel regard portent les jeunes sur le rôle de l’entreprise dans la société ?

Alban Gonord : Depuis 4 ans, nous menons cette enquête pour mieux connaître les attentes des jeunes, leurs aspirations et leurs rapports aux entreprises. Comme les années précédentes, près de la moitié des jeunes (45 %) considèrent que le but premier des entreprises est, d’abord, de créer de l’emploi et d’embaucher les gens, avant, mais suivi de très près, d’être utiles pour la société (43 %). La contribution de l’entreprise à la société est primordiale pour les jeunes, et nous notons, chaque année, une constante augmentation de ce critère.

Autre constat : près de la moitié des jeunes nous ont fait part de leur crainte de ne pas gagner suffisamment d’argent pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Cette crainte peut s’expliquer par un contexte économique incertain et une inflation qui a impacté plus particulièrement les jeunes ces dernières années. Pour pouvoir se projeter, ils sont 40% à rechercher avant tout un poste bien rémunéré.

Fait notable : les jeunes apparaissent également attachés aux repères traditionnels – comme l’accès à la propriété immobilière et les projets familiaux, qui demeurent des indicateurs de vie réussie. On peut noter, que ce besoin de stabilité (souvent dans la même entreprise) coexiste avec un désir de mobilité et de progression professionnelle : en effet 35% des jeunes, souhaitent changer régulièrement de métier et 65 % aspirent à se former tout au long de leur carrière.

 

La solidarité est au cœur du modèle mutualiste de la Macif. Cette valeur est-elle un élément essentiel dans le monde du travail pour les jeunes aujourd’hui ?

Il est toujours bon de rappeler que la solidarité fait partie de l’ADN mutualiste, et donc de la Macif. Il s’agit d’une valeur essentielle pour la moitié des jeunes, tout comme le respect et la confiance – trois valeurs fondamentales que les jeunes considèrent comme les plus attractives. Ces résultats mettent en avant qu’ils sont surtout en quête d’une entreprise humaine, où l’on peut compter les uns sur les autres. Ce constat est également valable pour le management. Les jeunes attendent avant tout de leur manager de la reconnaissance, de la confiance et de l’autonomie. Ils souhaitent que leur parole soit entendue et considérée.

 

Les 14 et 15 mars prochain à l’UNESCO, le futur sera à l’honneur de l’Université de la terre 2025, dont la Macif est partenaire majeur. À quoi pourrait ressembler l’entreprise idéale pour les jeunes ?

La tendance observée depuis déjà plusieurs années, c’est que la moitié des jeunes interrogés rêvent de travailler dans une entreprise française ou locale, bien plus que dans les entreprises du CAC 40 ou étrangères. L’ancrage territorial d’une entreprise se révèle être une force pour les jeunes qui se sentent proches des valeurs qu’elle porte. Cela étant dit, il convient d’ajouter que le monde de l’entreprise n’est pas le seul modèle plébiscité par les jeunes et qu’ils sont un tiers à envisager de créer leur propre activité.

 

Pour la première fois, vous avez souhaité questionner les seniors sur ce même sujet. Si l’on se réfère aux résultats de ces deux enquêtes, peut-on dire que les jeunes et les seniors ont une vision du monde (si) opposée ?

À la Macif, protéger durablement toutes les générations et renforcer le lien qui les unit est au cœur de notre mission. C’est pourquoi nous avons également souhaité connaître les attentes des seniors vis-à-vis de l’entreprise. Pour répondre à cette question, plusieurs experts, dont Jérémie Peltier, co-directeur général de la Fondation Jean-Jaurès, accompagné d’un panel de jeunes et de seniors, seront réunis le 15 mars prochain lors de l’Université de la terre 2025. Cette séquence vise à mettre en miroir les attentes de deux générations que tout semble opposer, mais qui finalement ne sont pas si éloignées. Politique, écologie, travail…, tous les grands sujets de société seront abordés.

 

Rendez-vous, donc, le samedi 15 mars pour assister et participer à la conférence “Le choc des générations a-t-il vraiment lieu ? Regards intergénérationnels sur le monde”.

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© Valérie Jacob

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