Serda Archimag : Régénérer l’énergie des collaborateurs.trices avec le modèle permaentreprise

Depuis 4 ans, Serda Archimag déploie le modèle permaentreprise, inspiré de la permaculture, afin de réconcilier performance et bien-être au sein de l’entreprise. Louise Guerre, cofondatrice, nous présente les impacts de ce modèle sur la performance interne et le développement économique de l'entreprise.

 

Cofondé par Louise Guerre en 1985, le groupe Serda Archimag est spécialisé en organisation de la mémoire et du savoir dans les entreprises et accompagne les organisations publiques et privées dans tous leurs projets de management de l’information. Le groupe déploie depuis 4 ans le modèle permaentreprise, inspiré de la permaculture et conceptualisé par Sylvain Breuzard. En pratique, cela signifie qu’il construit son développement avec le souci de prendre soin des humains, de préserver la planète, de se fixer des limites et de redistribuer équitablement les richesses. Et ça booste l’engagement et les résultats de l’entreprise.

 

Entrepreneurs d’avenir : La permaculture prête une attention particulière à la régénération des ressources. Cela vous a conduits à poser la question de “la régénération de l’énergie des collaborateurs.trices”. Comment avez-vous procédé ?

Louise Guerre : Oui, parmi les ressources les plus capitales pour une entreprise, il y a les ressources humaines ! C’est d’ailleurs un de nos cinq enjeux de développement. Un groupe de travail de 7 personnes a potassé le sujet à raison d’une heure par mois. Les salariés ont été interrogés sur ce qui “dégénérait leur énergie et ce qui la régénérait”.

Il s’est avéré que ce qui baissait l’énergie des salarié.es, c’était principalement : le manque d’écoute du manager ou des collègues, la charge (de travail, mentale, émotionnelle), les mauvaises postures physiques en télétravail, un trop grand nombre de réunions, la gestion de clients parfois difficiles.

Nous avons donc mis en place une formation au feedback pour tous et publié un guide pratique sur les bonnes postures en télétravail. Ensuite, nous avons réactivé des formations que nous avions déjà faites sur l’organisation de réunions efficaces et la gestion de la relation client.

Nous avons aussi organisé des espaces d’échanges pour discuter que ce qui “rebooste notre énergie” car à ce sujet les avis sont plus contradictoires : mais les points communs sont le télétravail, une bonne communication interne, les jours de “fiestas” collaborateurs où tout le monde se retrouve réuni, la bienveillance, les challenges d’équipe… tout cela rendu possible par un management concerné et engagé.

 

Comment les collaborateurs.trices ont-ils accueilli le déploiement du modèle permaentreprise ? Y ont-ils.elles participé ?

Bien sûr, chaque personne a été au moins embarquée dans un groupe de travail. Ce n’est pas tellement le côté collaboratif qui a changé car nous le pratiquions déjà beaucoup, mais c’est un engouement, un réel engagement des collaborateurs.trices. Ils.elles ont globalement toujours été très impliqués dans l’entreprise. Mais le fait de devenir permaentreprise a un côté démultiplicateur. Par exemple, un consultant lorsqu’il présente à un client notre nouvelle offre sur la dématérialisation responsable et son référentiel, ne présente pas juste une nouvelle offre. Il œuvre pour la planète. Et ça change tout ! La permaentreprise est un levier incroyable.

La permaentreprise a aussi facilité nos recrutements. Dès qu’on est sur des métiers en tension, des métiers en pénurie, il faut savoir faire la différence. Les candidat.es le ressentent, ils.elles comprennent le sens global de notre démarche et voient que c’est une action en profondeur.

 

Quels ont été les impacts du modèle sur votre développement économique ?

Notre chemin vers la permaentreprise a boosté notre développement en nous conduisant à revoir une partie de nos offres. Spécialisés dans les projets de transition digitale vers le zéro papier, nous avons conçu un nouveau référentiel de dématérialisation responsable pour lequel nous avons établi 21 indicateurs qui permettent à nos clients, en fonction de leur type de documents, et de ce qu’ils veulent numériser, de calculer l’empreinte carbone de leur futur système avec des process pour améliorer les scores. Les DSI sont ravis et les responsables RSE également chez nos clients.

Pour sensibiliser nos clients, nos prospects, les inciter à utiliser ce référentiel et leur donner des outils de mesure, nous avons lancé depuis trois ans, “la journée de la dématérialisation responsable” qui a participé au développement de notre notoriété et de notre chiffre d’affaires. Au début, tout cela paraissait un peu stratosphérique mais aujourd’hui nos clients, notamment les éditeurs, ont bien compris que la diminution de l’empreinte carbone et la RSE prennent de plus en plus d’importance dans les appels d’offres publics et privés. D’une certaine manière, nous avons eu une influence pour que leur solution soit d’une plus grande sobriété numérique. Ce qui montre que l’élaboration du projet permaentreprise pousse à anticiper et à prendre une longueur d’avance.

Le modèle permaentreprise nous a amenés également à renforcer notre offre d’accompagnement au changement pour la mise en place de notre référentiel de dématérialisation responsable. Tout cela a boosté nos résultats et nous a permis d’en redistribuer une partie aux salarié.es via notre accord d’intéressement mais aussi aux associations que nous soutenons : le Réseau étincelle… Nous lançons aussi un nouveau dispositif de mécénat de compétences où chaque collaborateur va pouvoir donner une journée par an à une association de son choix. C’est une autre manière de partager nos richesses !

Notre vœu pour 2025 ? Que cette démarche donne envie à une majorité d’entreprises de se lancer, pour que notre futur soit vivable.

 

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