L’Université de la terre fêtera ses 20 ans : soyons nombreux les 14 et 15 mars 2025 à l’UNESCO !
" 2005 – 2025 : un anniversaire et 20 ans déjà, pour le lancement d’une Université un peu particulière et assez unique dans son genre, l’Université de la terre. En cette rentrée, il m’a semblé important de prendre date avec vous. Je vous invite dès à présent à (...)."
2005 – 2025 : un anniversaire et 20 ans déjà, pour le lancement d’une Université atypique, l’Université de la terre. En cette rentrée, il m’a semblé important de prendre date avec vous. Je vous invite dès à présent à bloquer dans votre agenda les dates que nous avons choisies pour nous réunir, à l’UNESCO et cela pour la 8ème fois en 20 ans : les 14 et 15 mars 2025. Je nous espère ensemble et de plus en plus nombreux. Non pas pour battre un record. Les temps s’y prêtent pourtant. Cette quête effrénée de l’humanité, pour une performance accrue, nous mène dans le mur et grignote à vitesse grand V l’habitabilité de la terre. Nous aurions peut-être pu parler de record en 2022 avec plus 10 000 participants à l’Université de la terre mais fallait-il s’en réjouir plus que cela ? Car cet afflux important de citoyens lors de la dernière édition en 2022, jeunes et moins jeunes, professionnels ou néophytes, démontre un intérêt croissant pour les questions existentielles et essentielles que nous posons inlassablement à l’Université de la terre depuis 20 ans maintenant. Si cette prise de conscience et cette quête croissante de compréhension et d’engagement pour les défis écologiques et sociaux sont le signe d’un mouvement profond et puissant, alors nous ne pouvons que nous réjouir de cette tendance. Nous ferons le point en mars 2025, après 20 ans.
Pour revenir brièvement sur cet été de tous les records battus, et en laissant un instant de côté les débats sur l’évolution de ces JO, de ses valeurs et de ses impacts, on ne peut que constater et respecter la performance de notre pays à réussir ce rassemblement planétaire XXL et à communier autour du mouvement olympique. Mais force est de constater que ces records de l’été en cachent d’autres beaucoup plus funestes et affolants, qui ont été éclipsés.
Pour n’en citer que trois. Le 1er aout 2024 est désormais le jour de l’année, calculé par l’ONG américaine Global Footprint Network, à partir duquel l’humanité a consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète est capable de produire en un an pour régénérer ses consommations ou absorber les déchets produits, dont le dioxyde de carbone, contre, à titre d’exemple, le 16 octobre en 1994. Depuis le 1er aout, l’humanité puise donc dans ses ressources, accumulant les déchets au-delà de leur absorption sur le reste de l’année en cours.
Autre record catastrophique pour la vie sur terre, annoncé cet été. Les sols et les forêts ont absorbé moins de CO2 en 2023 qu’en 2022. Les écosystèmes forestiers ont ainsi absorbé 1,5 milliard de tonnes de CO2 en 2023 et ceux des sols 2,6 milliards. C’est donc bien moins qu’en 2022 quand les deux milieux en avaient à eux seuls absorbé 9,5 milliards. Ce phénomène reflète l’effondrement des capacités d’absorption des gaz à effet de serre par les écosystèmes terrestres, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère augmentant plus rapidement que les émissions de gaz à effet de serre en 2023.
Le troisième record battu, passé sous silence, est celui de la surchauffe de la Méditerranée avec un 15 août où la température médiane quotidienne à la surface de la mer a atteint 28, 9 degrés, battant le record du 24 juillet 2023 mesuré à 28,71. Les canicules marines en Méditerranée affectent lourdement les poissons, les mollusques et les plantes. Mais qui, au plus haut niveau de nos classes politiques et économiques, pour s’effrayer, en plein été, de ces records calamiteux. Nous atteignons des sommets d’indifférence et de cynisme.
Pour l’Université de la terre, un seul record nous anime et nous stimule. Celui d’une reprise en main du destin de la vie sur terre. Ce destin est entre toutes nos mains. Chacun doit comprendre pour agir en ce sens. Depuis 20 ans, l’Université de la terre s’est fixé cette mission, avec ses moyens et à sa juste place bien sûr : réunir et éclairer les citoyens, tous les citoyens, avec ceux qui cherchent et ceux qui font, pour tenter de « Réconcilier l’humanité avec elle-même et avec le vivant ». Cela peut sembler hors d’atteinte à notre échelle, mais avons-nous le choix ? C’est notre part à nous, « Université de la terre ».
« Nourrir les hommes, nourrir le monde » : était le thème de la séance inaugurale de l’Université de la terre le samedi 19 novembre 2005 à l’UNESCO, à Paris. La question alimentaire, à l’heure des grandes transitions, demeure l’une des plus essentielles pour la survie de l’humanité. Elle restera centrale dans le programme de mars 2025 pour nos 20 ans. Mais pour cet anniversaire, nous aurons les 14 et 15 mars 2025, une programmation plus étoffée, augmentée et prospective.
Pour cette future édition exceptionnelle, l’Université de la terre a choisi de poser son thème directeur sous forme d’équation : « NATURE = FUTUR ». Cette mise en équation de notre avenir peut sembler surprenante. Cette formulation, en mettant l’accent sur l’urgence absolue d’une reconnexion de l’humanité à la nature fait apparaitre à la fois l’évidence et la complexité de l’équation qui se pose à notre civilisation. Nous avons cru, dans une interprétation historique erronée du « Progrès », que s’affranchir de la nature était un gage de notre intelligence et de notre puissance. Nous en avons même oublié que nous étions une composante à part entière de la nature. On parle bien de nature humaine. Or s’affranchir de la nature nous rend vulnérable. Au-delà des chiffres consternants et alarmants sur le réchauffement climatique et la perte vertigineuse de biodiversité, nous commençons à ressentir les conséquences de cette rupture ontologique.
Notre futur doit se repenser et se refonder dès maintenant en lien avec le vivant. Notre défi individuel et collectif est d’ouvrir d’autres voies et un autre chapitre de la civilisation qui doit redonner un sens à la vie, à nos vies, à celui du progrès et nous amener à atterrir en douceur et en équilibre sur terre. Notre avenir sur cette planète dépendra de notre capacité à refaire tout, à être englobant avec la nature et avec nos congénères. Faire société, c’est aussi faire ensemble, se voir et se côtoyer différents, tout en s’intégrant les uns les autres.
La résolution de cette équation « Nature = Futur » s’impose à tous.
Notre programme est en train de se construire avec tous nos partenaires et nos alliés. Je les remercie très chaleureusement car nous avons besoin d’eux et de leur engagement. Parmi ces alliances, nous en avons une de rêve à vous annoncer. Le « Petit Prince » veillera sur le destin de cette édition des 20 ans de l’Université de la terre, grâce à la fondation Antoine De Saint-Exupéry pour la Jeunesse, qui nous offre d’associer l’univers philosophique et figuratif de ce récit universel à notre démarche.
Le programme de notre rassemblement sera public le 2 décembre 2024 sur le site de l’Université de la terre mais je vous encourage dès maintenant à nous écrire pour nous faire part de vos souhaits et de vos attentes pour cette prochaine édition de l’Université de la terre. Vous y retrouverez aussi le parcours du Parlement des Entrepreneurs d’avenir. Et rendez-vous les 14 et 15 mars 2025. Faites déjà passer le message.
Je terminerai avec un passage du Petit Prince qui nous parle de nous et de notre responsabilité à protéger la Vie : « Tu sais ma fleur, j’en suis responsable ; et elle est tellement faible ! Et elle est tellement naïve ! Elle a quatre épines de rien du tout pour la protéger contre le monde. »
Jacques Huybrechts, fondateur de l’Université de la terre et du Parlement des Entrepreneurs d’avenir