Karma : le moteur de recherche qui protège le vivant

Entrepreneurs d’avenir : Vous êtes co-fondateur de KARMA, un moteur de recherche qui défend la biodiversité et la cause animale. Pouvez-vous nous en dire plus sur sa mission et son fonctionnement ?

Yann Kandelman : La mission de KARMA est de contribuer à la protection du Vivant.
L’érosion de la biodiversité est aujourd’hui 100 à 1 000 fois plus rapide que le taux naturel d’extinction des espèces et les scientifiques nous avertissent que nous sommes à l’aube de la 6ème extinction de masse.
La bonne nouvelle est que les causes de cette crise sont connues et les solutions aussi, donc il est encore temps d’agir.
KARMA propose un moteur de recherche gratuit, efficace et rapide, qui redistribue 50% de son chiffre d’affaires afin de contribuer à financer les actions d’associations à but non lucratif telles que l’ASPAS, Notre Affaire à Tous ou L214.
Les revenus sont issus des liens sponsorisés – les publicités qui s’affichent en haut des résultats de recherche – qui représentent un marché colossal de 200 milliards d’euros par an.
Si seulement 1% des utilisateurs de Google font le choix d’utiliser KARMA, c’est ainsi plus d’un milliard d’euros qui pourra être reversé chaque année pour financer la protection Vivant !

Comment KARMA se différencie des autres moteurs de recherche et notamment Ecosia, qui est un peu votre jumeau sur la reforestation ? Que propose “Learn and Act”, le module disponible sur votre moteur de recherche ?

KARMA se différencie des autres moteurs de recherches dits “éthiques” à plusieurs niveaux. Tout d’abord par la singularité de son focus sur la protection du Vivant : la crise de la biodiversité est aujourd’hui beaucoup moins médiatisée que la crise climatique, alors même qu’elle est plus avancée et tout aussi cruciale pour la survie de l’humanité. Ces 2 crises sont interdépendantes et s’aggravent mutuellement.
KARMA ambitionne donc de contribuer à rattraper ce retard de prise de conscience et d’action.
Par ailleurs, effectivement KARMA va plus loin que les autres moteurs de recherche éthiques en permettant à ses utilisateurs de devenir acteurs du changement au-delà de leur contribution financière. Le “Learn & Act” est un fil d’actualités qui met en lumière les meilleures ressources pour s’informer (articles, podcasts, vidéos…) et surtout pour agir très concrètement (pétitions, challenges, actions…). Il est disponible dans les applications Android et iPhone, et dans les extensions pour navigateur (Chrome, Firefox, Edge…).

KARMA met en avant la protection de la vie privée. Quelles sont les mesures spécifiques à KARMA, sur la confidentialité ?

Nous prenons très au sérieux la question de confidentialité des données personnelles. KARMA se différencie de Google par exemple sur plusieurs plans. Tout d’abord KARMA est hébergé en France (auprès de OVH et Clever Cloud). Ensuite, KARMA ne conserve pas l’historique des recherches de manière illimitée dans le temps afin de créer des “profils” de ses utilisateurs. Surtout, KARMA ne piste pas votre navigation sur Internet (une étude a montré que Google pouvait analyser les comportements des internautes sur près de 80% des sites web pour enrichir encore davantage ses bases de données).
Enfin nos applications mobiles qui sont développées sur la base du code open-source de Firefox incluent un bloqueur de publicités.

Quels sont les prochains développements pour KARMA et comment imaginez-vous votre avenir sur le marché des moteurs de recherche ?

KARMA propose une interface assez classique pour ne pas déboussoler les utilisateurs qui sont déjà habitués à leur moteur actuel.
Mais cela ne nous empêche pas d’innover avec par exemple notre fonctionnalité “Search Different” qui permet en 1 clic de pouvoir accéder à d’autres moteurs de recherches spécialisés pour obtenir des résultats les plus pertinents possibles et des points de vue diversifiés.
Nous allons ainsi apporter d’autres améliorations à notre moteur au fil des mois (notre feuille de route est disponible sur notre site).
L’autre axe de développement tourne autour de notre module Learn & Act qui va également s’enrichir en termes de fonctionnalités et de contenus.
La période d’hégémonie de Google touche à sa fin. Le géant subit désormais de multiples pressions : de la part des régulateurs qui voient d’un mauvais œil ses dérives monopolistiques, d’une nouvelle concurrence (y compris technologique), et surtout des consommateurs qui sont de plus en plus nombreux à vouloir utiliser les services d’entreprises éthiques, soucieuses de protéger notre planète plutôt que de maximiser leurs profits.

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