CÉSURE – Le lieu des savoirs inattendus
Nouveau tiers-lieu parisien, CÉSURE explore différentes méthodes de diffusion des savoirs et savoir-faire. Avec ses 180 structures, associations, coopératives, entreprises, artisans, artistes, il est le lieu de tous les possibles. Le lieu est ouvert au public, à vos agendas !
Entrepreneurs d’avenir : Le campus de Censier est devenu récemment CESURE « lieu des savoirs inattendus ». Quelle est la raison d’être de ce nouveau tiers-lieu ?
François Deroo : Nos intentions pour l’occupation du site sont d’explorer différentes méthodes de diffusion des savoirs et savoir-faire : expérimenter d’autres manières d’enseigner et d’apprendre comme les Universités populaires, créer une chaire expérimentale, des ateliers autour des métiers de la transition écologique, des portes ouvertes et des workshops autour des savoirs faire manuels, de la diffusion culturelle autour des enjeux du quotidien, tout cela dans l’héritage des humanités, afin de former les citoyens en formation initiale et continue.
Nous souhaitons aussi favoriser le bien-être et les sociabilités étudiantes en réunissant les associations contre la précarité des jeunes, des étudiants. En créant des événements culturels, ouvrant une buvette, une cantine comme autant d’espaces de rencontre accessibles et gratuits à large amplitude horaire.
Enfin créer une interface entre le monde académique et la société civile : réunir les acteurs – permettre aux réseaux de se croiser et de construire de nouveaux programmes, alliant plus fortement la recherche, l’enseignement supérieur et la société civile, émaillé de rencontres, de conférences, de colloques, rdv recherches actions et participatives.
Prototyper l’université de demain !
Quelles sont les structures qui vous ont rejoints et dans quelles perspectives ?
Organisés autour de la coopérative Plateau Urbain qui anime le lieu pour le collectif , accompagné de l’association Yes We Camp qui met en musique et en dégustation nos espaces collectifs, 180 structures, associations, coopératives, entreprises, artisans, artistes sont hébergés dans les 25 000 m2 du site. Acteurs du soin et de la solidarité comme Kabubu, Règles élémentaires le collège national des sages femmes… associations engagées pour l’inclusion comme l’université de la pluralité, archives LGBTQI+, Kilema Editions, la Cloche ou Emmaus Défis, réseaux mobilisés autour des questions alimentaires et plus généralement de transitions écologiques avec les Ecoles de la Transition, Alternatiba Paris, Bluedigo… mais aussi un écosystème d’organisations mobilisées autour de la question de l’information et des médias, avec Médiatico, Vert le Média, Low tech Journal, Zéphyr, Radio Cause Commune ou l’Esprit Sorcier ou le Grand Rebond. Et plus de 80 artistes et artisans !
Césure s’ouvre désormais au public. Votre mission étant de transmettre des savoirs et savoirs-faire, quelle programmation proposerez-vous ?
Nous serons présents lors des grands évènements comme la semaine de la Nature, la fête de la science, la semaine de lutte contre le racisme ou la semaine de la presse et des médias, mais pas seulement, nous allons traiter des sujets de la démocratie, des résistances citoyennes, de la liberté, de l’égalité et accueillerons des initiatives internationales notamment dans les cadre de Paris 2024. Évènements culturels sur le bio-art, sur les traces des premiers humains, dans les profondeurs des océans, au cœur du cerveau et au-delà du télescope Webb ce que nous voyons de la création de l’Univers …
CÉSURE accueille 1 000 étudiants, pourquoi ?
L’enseignement supérieur est encore présent avec 1000 étudiants suivant les cours de l’école de Droit de la Sorbonne, du Muséum National d’Histoire Naturelle avec son Master Biodiversité Écologie et Évolution, l’École Supérieure d’Architecture des Jardins (ESAJ), autant d’opportunité pour créer des passerelles et développer une vie étudiante qui allie enseignements et pratiques, engagement et future vie professionnelle.
Enfin, comment Les Petits Débrouillards s’inscrivent-ils dans cette aventure ?
Mouvement d’éducation populaire notre place est plus que jamais nécessaire dans ces nouveaux espaces de pratiques et de partage des connaissances, comme peu de personne s’en souviennent 🙂 L’éducation populaire a précédé la création de l’École publique, comme les associations ont précédé la création de l’État, notre rôle est toujours de rester attentif aux évolutions de la société et aux attentes de nos concitoyens. Militants de la Culture Scientifique et Technique, notre place est renforcée par la nécessité de rapprocher les sciences des citoyens à l’heure où les fake-news prolifèrent et les besoins de comprendre les enjeux augmentent et de faire en sorte que les techniques qui en sont issues restent au service de l’émancipation et du collectif.