Isabelle Kocher de Leyritz lance Blunomy

Pour Isabelle Kocher de Leyritz, le meilleur reste à venir ! Blunomy est lancé pour permettre l’émergence d’une économie résolument positive et régénérative et pour que les ressources et capitaux affluent vers des modèles plus vertueux.

Entrepreneurs d’avenir : Vous êtes intervenue en novembre dernier à l’Unesco lors de l’ouverture du Parlement des Entrepreneurs d’avenir qui s’est tenu avec l’Université de la Terre et le thème de votre session était « Économique, politique, psychologique : qu’est ce qui nous empêche d’agir ? ». Pourriez-vous revenir sur cette question ? De quels ordres sont les obstacles à la Transition ?

Isabelle Kocher de Leyritz : Cette question est vraiment essentielle. Alors que, depuis des années maintenant, nous sommes conscients qu’il est absolument nécessaire d’agir, force est de constater que le mouvement ne se met pas en marche à la vitesse à laquelle il devrait. Pour comprendre les raisons de cette lenteur, avec Vincent Kientz, co-fondateur de Blunomy, nous sommes allés enquêter auprès de décideurs, et avons détouré de ces dizaines d’échanges trois freins qui empêchent trop souvent la transition d’arriver.
D’une part, nos économies fonctionnent encore toutes sur un principe de spécialisation qui, s’il a permis d’atteindre de formidables performances sectorielles, ne permet pas de créer les conditions qui peuvent permettre aux transitions dont nous avons besoin d’advenir. Et en premier lieu, la collaboration et la coopération des acteurs !
D’autre part, la manière dont nous mesurons le succès est encore trop statique. La performance d’un dirigeant ou d’une organisation est principalement regardée via des photographies témoignant d’une situation à un instant donné. Mais l’enjeu auquel nous faisons tous face est celui de la transition des organisations et des modèles d’affaire. Nous avons besoin d’évolutions rapides et ambitieuses, que nous puissions mesurer avec des critères objectifs et mettre en perspective avec les trajectoires prises par le reste du marché. C’est en changeant notre grille de lecture, et en l’outillant avec les cadres nécessaires à sa compréhension fine, que nous permettrons à ceux qui transitionnent vraiment d’être valorisés à la hauteur de leurs efforts.
Enfin, et ce troisième constat est partiellement une conséquence du précédent, les capitaux ne sont pas suffisamment dirigés vers les solutions dont nous avons besoin pour que les transitions s’effectuent. Il est nécessaire et urgent de les réorienter pour permettre de créer les modèles décarbonés, circulaires et inclusifs dont nous avons tant besoin.

Après plusieurs années dans le monde des grands groupes industriels chez Suez et Engie, vous venez de lancer Blunomy. Blunomy qui a déjà 120 collaborateurs, et se positionne à Paris, Londres, Hong-Kong, Sydney… Quelle est l’offre de cette nouvelle start-up ? Quel est votre marché et votre expertise ?

Blunomy a été créé pour que, justement, les ressources et les capitaux affluent vers les modèles les plus vertueux et que la transition vers une économie résolument régénérative et positive puisse se faire.
Mais Blunomy n’est pas complètement une « nouvelle » start-up : c’est l’hybridation d’Enea Consulting, une entreprise pionnière et extrêmement sachante, active sur les sujets de décarbonation et de transition énergétique des entreprises depuis plus de 15 ans, et de plusieurs anciens dirigeants d’entreprise ayant l’expérience de la transition de leurs organisations.
Nous accompagnons principalement les corporates et entrepreneurs tech ainsi que les institutions financières pour faire basculer leurs modèles vers des systèmes décarbonés, circulaires et inclusifs.
Très concrètement, Blunomy travaille des roadmaps fines pour accompagner les acteurs et les secteurs dans leur transition brown-to-green et structure des solutions transversales qui vont permettre d’aider tous les secteurs à se décarboner. Blunomy développe également les cadres de mesure de la performance qui vont permettre de dépasser les freins évoqués plus tôt. Enfin, et c’est la conséquence de tout cela, Blunomy s’attache à orienter les flux financiers vers les solutions qui vont permettre l’émergence d’une économie régénérative et résolument positive.

Vous avez dit dans un article « Le meilleur est à venir ». Ça peut sembler surprenant dans un monde fragmenté, un contexte écologique et climatique catastrophique et une inflation préoccupante. Qu’est-ce qui vous permet de croire positivement en l’avenir ?

C’est vrai que cela peut sembler paradoxal, mais nous sommes profondément enracinés dans cette conviction que le meilleur reste à venir.
La situation dans laquelle nous sommes est, à bien des égards, terrifiante. Et si nous n’avions aucune idée de la manière dont nous pouvons nous en sortir, alors cela semblerait vraiment bouché. Mais ce n’est pas le cas ! Des dizaines et des dizaines de scientifiques, d’économistes, de dirigeants économiques et culturels ont déployé une formidable quantité d’énergie et d’intelligence pour que les transitions dont nous avons tant besoin arrivent. Nous savons comment agir : en nous saisissant de tout cela collectivement, le meilleur reste à venir. Et chez Blunomy, nous faisons tout pour que cela se passe.

Vous êtes très engagée auprès de la jeunesse. Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui cherchent leur chemin dans ce monde en transition ? Comment réagissez-vous à cette volonté de certains jeunes de bifurquer, de ne pas cautionner un monde économique qui selon eux ne prend pas le chemin de la vraie transition ?

L’exigence de la jeunesse est l’une des pressions les plus fortes qui soient pour que nos systèmes se transforment. Surtout, ne la diluez pas !
Mais ne vous découragez pas : même si le monde économique semble parfois lent à se transformer, il est également rempli de femmes et d’hommes qui partagent vos convictions, votre volonté, et ont besoin de votre énergie pour continuer à faire bouger les lignes, aussi vite que possible.

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