Le babyfoot, outil de convivialité au travail
Produire un babyfoot Made in Normandie ? Sébastien Lebourg et ses associés, créateurs des babyfoots Le Conquérant, en font le pari. Comment comptent-ils le remporter ?
Ils sont trois : un artisan menuisier, un compagnon du devoir et un passionné de babyfoot. Ensemble, ils se sont mis en tête de développer un babyfoot 100 % français, voire même plus : normand. « Bien sûr, produire un babyfoot en France coûte un peu plus cher, admet Sébastien Lebourg, le passionné de babyfoot. Mais ils sont garantis fabriqués en France : on fait le pari que des clients peuvent être sensibles à ce genre d’arguments. ! »
Pour faire un babyfoot, il faut des « matériaux nobles » : du bois, de l’inox et de l’aluminium pour les joueurs. Ont-ils tout trouvé en Normandie ? « Oui à 95 % ! Les 5 % restants dépendent de la fonderie. Nous avons besoin de petites séries, mais ça ne se fait plus dans la région. Nous en avons trouvé ailleurs en France. Tout le reste, l’usinage, la fourniture du bois, la visserie, la quincaillerie, les barres, provient de Normandie. »
Fabriqués sur mesure, les babyfoots sont adaptables : grâce à une manipulation très simple, ils passent d’une configuration pour enfants ou à une autre pour adultes, « un produit qui n’existe pas sur le marché. » À ce jour, Le Conquérant en a produit dix, et les a tous écoulés.
Adaptable et personnalisable
Est-ce compétitif de produire en France ? « C’est vrai, on ne peut pas réduire les coûts comme on le voudrait, mais que signifie la compétitivité pour un produit comme celui-ci ? Nous concevons un bel objet, qui peut servir pour des opérations de communication et de marketing. Difficile de le comparer à des modèles équivalents. »
Car les babyfoots Le Conquérant ont une autre caractéristique : ils sont personnalisables, et les clients peuvent décorer à leur goût la caisse, le tapis et la couleur des joueurs, et même remplacer les joueurs par des joueuses. Certains modèles, entièrement magnétiques, servent de support à des magnets.
Pour prospecter ses clients, Sébastien Lebourg, responsable de la communication de la marque, fait connaître Le Conquérant sur les réseaux sociaux. « Je vise les directions marketing, communication et RH, en insistant sur l’apport en qualité de vie au travail et le côté décalé et fun du produit. À côté de la machine à café, de tables de ping pong, des jeux de fléchettes, de la télévision, pourquoi pas un babyfoot aux couleurs de la société ? Dès qu’on participe à des animations, on vient avec un baby, c’est un objet très convivial. »
Babyfoot et crowdfunding
Pour s’impliquer dans une démarche sociétale, Le Conquérant a soutenu l’opération Un babyfoot à l’hôpital. « Nous avons lancé une opération de crowdfunding pour implanter quatre babyfoots magnétiques dans les centres cancérologiques pédiatriques. Les enfants pourront s’éveiller à l’art en y collant des magnets. Nous margeons moins sur les modèles intégrés à l’opération. »
Enfin, l’équipe du Conquérant va démarcher les pépinières d’artistes. « Nous avons le projet de développer un ‘street-art-thon’ avec des graphers reconnus. Les babyfoots graphés seront vendus aux enchères pour l’opération Babyfoot à l’hôpital. C’est aussi une manière de montrer que le produit peut servir à des expressions artistiques. Imaginez un luxueux cabinet d’avocat équipé d’un babyfoot artistique ! »
En janvier, Sébastien Lebourg était invité Place Vendôme pour promouvoir ses babyfoots. « Le genre d’endroit où je ne vais jamais ! C’est génial de présenter le babyfoot dans des lieux où on ne l’attend pas. En le personnalisant, il finira par s’intégrer, ça sera très décalé. Et pourquoi pas un jour un babyfoot à l’Opéra ? »
Pascal de Rauglaudre