Nous étions 8 000 à l’UNESCO

8 000 visiteurs se sont pressés dans les couloirs de l’UNESCO les 4 et 5 décembre dernier pour assister à la 4e édition du Parlement des Entrepreneurs d’avenir, organisée cette année avec l’Université de la Terre, sur la thématique « Faisons changer tous les climats ». Un événement riche en échanges fructueux, et porteur d’espoirs et de solutions.


C’était un Parlement des Entrepreneurs d’avenir porteur d’espoirs et de solutions qui s’est déroulé les 4 et 5 décembre derniers à l’UNESCO, symbole du progrès culturel et scientifique au 20e siècle. Pour sa 4e édition, il a été réalisé avec l’Université de la Terre, carrefour de débats autour du Développement durable, qui fêtait ses dix ans. Et à quelques encâblures de là, se tenait la COP21, inspirant la thématique de l’événement, « Faisons changer tous les climats », c’est-à-dire le climat pris dans toutes ses dimensions, économique, sociale, environnementale, politique.

Pendant deux jours, plus de 8 000 visiteurs se sont pressés dans les salles de l’UNESCO, un public très mélangé, qui comprenait les entrepreneurs du réseau Entrepreneurs d’avenir, et les habitués de l’Université de la Terre, ONG, intellectuels, citoyens, politiques… Plus d’une centaine de personnalités issues d’horizons très variés ont animé plus de trente tables rondes, certaines très émouvantes, avec Vandana Shiva, personnalité du mouvement altermondialiste, et le chef Roani, pour attester de la réalité des changements en cours et de la transition vers une économie plus durable.

Des appels à la solidarité ont été lancés, comme celui de Thibault Guilluy, directeur général de l’entreprise d’insertion ARES, qui s’interrogeait : « Si ceux qui ont la chance de vivre en sécurité ne s’engagent pas, qui va le faire ? », une façon de rappeler la responsabilité de chacun d’entre nous envers les personnes les plus vulnérables de la société. Devant un amphi plein à craquer, la philosophe Cynthia Fleury, elle, réclamait une allocation universelle, car, disait-elle, « devenir citoyen est un travail qu’il faut rémunérer ». Au cours de la même table ronde, Jean-Paul Delevoye, ancien président du Conseil économique social et environnemental (CESE), avait des accents révolutionnaires : « Soyez des rebelles positifs ! Ce sont le décalage et l’impertinence qui font l’innovation. Mais, l’avenir c’est la contestation du présent ! »

AU-DELÀ DU CO2

Pour la plupart des intervenants, le climat va bien au-delà de la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Antoine Lemarchand, pdg de Nature & Découvertes, veut « donner de l’optimisme et du pragmatisme à tous ceux qui entendent être acteurs du changement mais ont l’impression d’être seuls, dans un monde où tout est connecté. »

Pour Joël Tronchon, directeur du développement durable du groupe Seb, c’est le climat interne des entreprises qu’il faut améliorer, « en se donnant les moyens de mobiliser les salariés sur des sujets de RSE et sur les nouvelles manières de travailler. »

Charles Kloboukoff, président fondateur de Léa Nature, considère que « le changement de climat passe par une sensibilisation plus large des citoyens. Les entrepreneurs sont tenus à l’écart des négociations sur le climat, mais cela ne doit pas les empêcher d’avoir leurs propres débats pour diffuser les bonnes pratiques, et réduire leur impact sur l’environnement. »

« Il y a tellement d’autres climats à changer, s’exclamait Claude Gruffat, président de Biocoop. Il faut une cohérence dans l’entrepreneuriat en France, et diminuer les tensions entre un capitalisme fou et l’économie réelle, celle des entrepreneurs, des PME, des créateurs d’emplois, qui est en souffrance. Il faut aussi interdire le trading sur les matières premières alimentaires dans le monde. C’est fou de jouer en bourse l’alimentation des hommes ! »

Un point de vue partagé par Didier Perréol, pdg du groupe Ekibio et président de l’Agence Bio : « Pour changer le climat, on doit se poser des questions sur notre façon de consommer et pas seulement l’alimentaire. On doit être moins égoïste dans notre façon de penser et d’être aux autres. » Ce besoin d’écoute des autres était corroboré par Pascale Melka, chef d’une entreprise de formation professionnelle à Nantes, qui voudrait, elle, restaurer un « climat de confiance » : « On est dans la défiance, la méfiance vis-à-vis des autres, on a perdu le sens de la responsabilité, et c’est ce climat qu’il faut changer. La vie, c’est être responsable et respectueux. »

Enfin, Nicolas Hulot concluait avec enthousiasme : « Une humanité invisible est en train de se rendre visible, notamment sur les enjeux climatiques, pour reprendre la main sur les politiques qui ne défendent plus ce que les peuples veulent. »

Les débats et les interviews sont en ligne sur la chaîne youtube.

Belle année 2016 !

Texte Pascal de Rauglaudre


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