Solairedirect œuvre pour une énergie bon marché

Rachetée par Engie cette année, la startup Solairedirect a pour ambition de produire l'énergie solaire la plus compétitive du monde.




Pour les fondateurs de Solairedirect, il n’y a aucun doute : « Le photovoltaïque est l’énergie du 21e siècle », comme l’assure Jean-Pascal Pham-Ba, membre du comité exécutif de l’entreprise. Une récente étude du cabinet conseil Alcimed, qui la présente comme une énergie désormais « incontournable », leur donne raison. En travaillant sur la réduction des coûts de production, cette startup innovante, récemment rachetée par Engie (ex-GDF Suez), a réussi à s’implanter sur plus de quatre continents en proposant une énergie solaire à des prix de plus en plus compétitifs.

« Lorsque nous avons lancé l’entreprise en 2006, le marché commençait à peine à se créer mais nous avons vu le potentiel de gains de cette énergie, qui a des bienfaits environnementaux et sociétaux considérables, raconte Jean-Pascal Pham-Ba. Pour nous, il s’agissait d’une initiative privée d’intérêt général. » Le solaire cumule en effet les bons points : en tant qu’énergie renouvelable et durable, il n’est pas soumis aux aléas des variations de cours qui bousculent le marché des combustibles fossiles. Si on y ajoute de la compétitivité, le photovoltaïque devient alors en plus « bon pour la société et pour le développement ».

La clé de leur succès a été de prendre en compte le fait que le marché subventionné, qui existait à l’époque en Europe, n’allait pas durer. « Nous avons cherché dès 2009 de nouveaux débouchés, en Inde, en Afrique du Sud ou au Chili, par exemple », raconte l’entrepreneur. La transition a certes été difficile, avec plusieurs restructurations lorsque les subventions se sont taries, mais l’entreprise a su s’adapter et rebondir en travaillant dès le départ sur la réduction des coûts de production.

Baisser les coûts en amont

« Pour faire simple, l’énergie solaire c’est le contraire d’une imprimante. Quand on achète ce type de produit, ce n’est pas très cher mais ce sont les cartouches que l’on va utiliser qui le sont. À l’inverse, le photovoltaïque demande un investissement initial important mais ensuite cela ne coûte quasiment que le loyer du terrain », poursuit Jean-Pascal Pham-Ba. Solairedirect a donc œuvré pour réduire les frais en amont, qu’il s’agisse de la mobilisation du capital, du prix des machines, des coûts d’exploitation, de la fiscalité ou de l’organisation.

Résultat, « le prix de notre électricité solaire est au-dessous de celui du nucléaire et de la plupart des fossiles, et au même niveau que celui de l’éolien onshore », se félicite-t-il. En Inde, Solairedirect réussit même à rivaliser avec celui du charbon, en proposant un kilowatt-heure à près de 5 roupies. Et ce qui fait du bien au porte-monnaie fait du bien au climat. « Quand on offre une énergie solaire plus compétitive, on permet aux pays émergents de s’équiper plus vite en renouvelables et aux pays développés d’accélérer leur indispensable transition énergétique », souligne Jean-Pascal Pham-Ba. Seule ombre au tableau, un système de financement encore balbutiant : « La technique est connue, la ressource est connue, l’argent est disponible sur les marchés, mais il manque encore un système pour le collecter. »

Ce qui n’empêche pas la startup d’avoir réussi son entrée dans la cour des grands. Malgré une entrée en Bourse avortée, l’entreprise vient de monter en puissance avec le rachat par Engie. « Nous sommes ravis car nous partageons des valeurs communes », commente l’entrepreneur. Avec ses nouveaux actionnaires, Solairedirect œuvre d’ailleurs pour faire avancer l’idée d’un marché commun du solaire.

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Pascal de Rauglaudre

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