L’économie Circul’r rend optimiste

Jules Coignard et Raphaël Masvigner, les fondateurs du projet Circul’r, ont déjà accompli la moitié de leur tour du monde des initiatives de l’économie circulaire. Ils en dressent un premier bilan très encourageant.

Séduits par leur enthousiasme, les Entrepreneurs d’avenir les avaient interviewés en février dernier. Six mois plus tard, que sont-ils devenus ? Jules Coignard et Raphaël Masvigner, le joyeux duo de Circul’r, ont profité des Etats Généraux du Grand Paris de l’économie circulaire pour faire un point sur leur projet.

Petit rappel : en lançant Circul’r, ces deux jeunes diplômés, l’un de Sciences Po, l’autre de l’école de commerce de Toulouse, souhaitaient partir à la découverte des pépites de l’économie circulaire dans le monde entier. Ils s’étaient rencontrés en 2013 chez Airbus, où ils travaillaient, mais chacun nourrissait le désir de s’engager dans le développement durable et l’économie circulaire.

Aujourd’hui, ils ont parcouru la moitié de leur itinéraire, dans leur uniforme composé d’un tee-shirt et d’un « jean loué », insistent-ils, et armés de ce credo de l’économie circulaire : « Passer d’une économie linéaire, où on extrait, on transforme et on jette, à une économie où on optimise les ressources pour vivre dans un monde sans déchet. » Leur périple les a déjà conduits en Angleterre, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, au Maroc, en Espagne, au Portugal, au Sénégal, en Afrique du Sud, à Mayotte et à la Réunion, et ils ont fait une pause à Dubaï pour rejoindre Paris. Dans tous ces pays, ils ont repéré plus de 60 projets. « On s’était donné pour objectif d’identifier 2 initiatives par pays, mais grâce à nos rencontres, aux réseaux sociaux et au bouche-à-oreille, on est plutôt autour de 5-6 initiatives, confient-ils. Même si on n’a pas beaucoup de temps, on s’efforce de consacrer au minimum deux à quatre heures à chaque projet. »


Deux générations pour changer de système

En Hollande, par exemple, ils ont été séduits par Interface, une entreprise de dalles de moquette en fibre 100 % recyclée, présente dans le monde entier, et qui vise l’élimination totale de l’impact négatif de ses activités d’ici 2020. Au Maroc, ils ont rencontré Orange bleue, un jardin bio qui pratique la permaculture sur une ancienne décharge. Au Sénégal, ils ont découvert une ong de femmes qui récupèrent le plastique usagé pour le revendre à l’industrie du plastique.

Toutes ces expériences ont gonflé d’optimisme des deux aventuriers des temps modernes, qui estiment que deux générations suffiront pour assurer une transition vers un modèle économique soutenable. Ce qui freine l’extension de l’économie circulaire, c’est le manque de moyens, un obstacle qui, estiment-ils, peut être partiellement levé par la mise en relation des projets. D’où leur idée d’une plateforme dédiée, qu’ils testeront sur Facebook avant de lui donner une forme plus aboutie. À leur retour fin 2016, ils feront perdurer leur aventure sous la forme d’un incubateur de projets inspirés par l’économie circulaire.

Mais pour l’instant, leur budget n’est pas encore équilibré. Pour boucler leur tour du monde, ils visaient 90 000 €, grâce au soutien d’une quinzaine d’entreprises, dont Generali. Il leur en manque encore 15 000, qu’ils espèrent obtenir par le financement participatif.

Avis aux fans !

CIRCUL’R


Texte Pascal de Rauglaudre

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