Bioaddict, premier bio-magazine

Après cinq années d’existence, le site d’information fondé par Christina Vieira s’est imposé comme le premier magazine consacré à l’alimentation bio.


Après cinq années d’existence, le site d’information fondé par Christina Vieira s’est imposé comme le premier magazine
consacré à l’alimentation bio.

Quand Christina Vieira a lancé Bioaddict, en juin 2009, après un parcours professionnel riche et varié, la partie était loin d’être gagnée. « Tout le monde m’a prise pour une folle, se souvient-elle. On me disait : “Tu verras, le bio, c’est une mode, ça passera.” Mais j’y croyais, on a bossé dur pendant cinq ans, et aujourd’hui, Bioaddict est le premier magazine grand public en ligne exclusivement consacré au bio et à l’écologie. » C’est aussi une épreuve familiale qui l’a poussée, celle du cancer de son père. « D’après les médecins, pour guérir, il fallait qu’il se nourrisse de produits bio. Comme je ne trouvais pas d’info sur internet, j’ai pensé qu’il y avait une place à occuper. »

Sa priorité : offrir un accès totalement gratuit à l’ensemble des articles, seul moyen de « convertir » le plus de lecteurs aux vertus de l’alimentation bio. Pour se financer, elle vend des espaces publicitaires, une activité qu’elle avait exercée auparavant dans des régies médias pour la presse spécialisée. Mais en 2009, le marché publicitaire pour les produits bio et écologiques était inexistant, les annonceurs ne se bousculaient pas pour faire des campagnes sur un média de ce type. Surtout que Christina est très exigeante dans le choix des annonceurs : « Je suis très vigilante sur leur démarche de responsabilité, insiste-t-elle. Je ne fais pas de greenwashing. J’ai refusé des annonceurs qui voulaient vendre des produits pleins de substances toxiques, malgré un packaging vert. Je boude aussi les campagnes qui poussent à l’endettement et à la consommation excessive. »

Pas question de compter sur les aides publiques à la presse : malgré la multitude de dossiers qu’elle a montés, ni les banques, ni l’État, ni Oseo n’ont accepté de lui verser le moindre centime. « Pourtant je suis sur un secteur porteur, Bioaddict est l’un des rares journaux complètement indépendants, et je crée des emplois », soupire-t-elle. « Ce système de subventions est très injuste. »

Comment passe-t-elle le cap fatidique des cinq ans ? « Très bien ! s’enthousiasme-t-elle. Après des années très difficiles et beaucoup de sacrifices, nous allons faire des bénéfices pour la première fois cette année. » À force de patience, la marque Bioaddict s’est imposée comme une source crédible d’information sur le bio. Le site a aussi noué des partenariats importants avec Microsoft, Boursorama et Free, qui relaient tous ses articles. Sans oublier un référencement habile sur les réseaux sociaux, où Bioaddict est désormais très visible. Du coup, les budgets publicitaires ont explosé en 2013.

Résultat : chaque mois, 200 000 personnes lisent ses articles, avec une audience cumulée de 4 millions de lecteurs. Et parmi ces derniers, un nombre croissant de visiteurs en provenance de Tunisie, d’Algérie et du Maroc, avides de comprendre en quoi consiste l’alimentation bio.
Mais cette pionnière des Entrepreneurs d’avenir, qui en a signé la charte dès 2009, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle souhaite développer du contenu audiovisuel « 100 % bio et écolo », avec les chaînes de télévision. Un premier programme pourrait sortir à la fin de l’année 2014.

BIOADDICT


Dominique Pialot & Pascal de Rauglaudre

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