Alain Gross – Aggelos
Aggelos est une agence de communication 360° dont la finalité est de mener des projets de communication en favorisant l'épanouissement de soi et des autres dans le cadre d'une activité économique responsable.
Comment avez-vous eu l’idée d’associer la communication et l’éco-responsabilité ?
Dans notre prise de conscience, nous avons pu mesurer la responsabilité importante qu’ont les agences de communication dans leurs recommandations et messages créés pour le compte de leurs clients. Communicants, nous agissons sur les comportements. Notre métier est de guider et d’accompagner les « cibles » – quel vilain mot – à évoluer vers tel ou tel produit ou service, type de pratiques, de regards… Cette position influente doit se faire en conscience d’une grande responsabilité. La publicité et la communication ont contribué, à leur mesure, à façonner notre société. Elles ont une responsabilité importante sur le pire comme sur le meilleur de ce que nous pouvons vivre aujourd’hui. La communication est un métier impactant. On ne peut pas le laisser qu’entre des mains d’apprentis sorciers sans aucune conscience et donc sans vision sociétale responsable.
Ceci n’est pas incompatible. Nos créatifs sont responsables et garants de l’efficacité de la communication de nos clients.
En quoi consiste votre démarche éco-responsable au sein de l’agence ?
Dans notre cheminement nous avons pu vivre et partager des préoccupations qui ont été axé sur l’environnemental et sur l’humain. Dans un premier temps, nous avons mis en avant et formalisé nos valeurs afin de pouvoir les partager en interne et en externe. Nous l’avons traduit par un texte de référence qui pose la raison d’être et le périmètre d’Aggelos.
Puis nous nous sommes concentrés sur l’environnemental avec la création d’un outil en ligne gratuit qui permet d’évaluer l’impact environnemental des actions de communication. Ce projet a été financé par l’Ademe, le Conseil régional d’Aquitaine et sur fond propre avec de la R & D et du crédit d’impôt recherches – qui nous vaut d’ailleurs un contrôle fiscal…
Petit à petit, j’ai pris conscience que nous pourrions développer tous les outils du monde, toutes les formations, sensibilisations, messages ou campagnes mais que tout ceci serait vain si l’on oublie le cœur du système : l’humain. En fait, je suis maintenant convaincu que l’enjeu se joue sur les modes de managements dans l’entreprise mais plus largement dans la société. Nous devons redonner du sens à nos organisations, favoriser la co-construction et l’intelligence collective. Permettre aux personnes de s’épanouir, c’est donner un souffle de vie à une organisation, à un projet. Ceci passe par de l’autonomie, de la responsabilité, en confiance et avec bienveillance.
Vous dites rechercher des solutions au niveau environnemental, mais aussi au niveau humain. Comment cela se matérialise-t-il ?
J’ai une prétention, c’est de tendre vers l’exemplarité managériale et de ne pas avoir peur d’essayer des choses.
Par exemple, nous nous sommes appropriés, entre autre, des éléments de la sociocratie pour faire évoluer nos pratiques : cercle de parole, prises de décision par consensus… Nous avons aussi utilisé l’élection sans candidat pour la mise en place d’un nouveau comité de direction.
Autre situation concrète : ces derniers mois, nous avons mené un travail collectif de co-construction sur notre plan d’action stratégique à 3 ans. Nous l’avons mené avec l’ensemble des salariés en faisant le pari de n’écarter aucune proposition issue d’un processus de partage et d’échange sur la vision, l’ADN de l’entreprise. Nous testons des expériences sans avoir peur de se planter. Faire un pas après l’autre, comme un enfant qui apprend à marcher.
Cet engagement nous pouvons l’avoir grâce à une équipe experte dans son métier et engagée, consciente d’évoluer dans une organisation humble et bienveillante.
Comment envisagez-vous l’évolution de votre agence ?
Je me pose beaucoup de question sur la forme de l’entreprise, sur la cohérence entre notre management, notre engagement et sa forme juridique. J’ai le sentiment que nous n’avons pas le bon costume juridique.
Aggelos est une Sarl dont je suis l’actionnaire principal. Je pense qu’il faut pousser le processus jusqu’au bout en transformant le costume de société de capitaux en société de personnes. Au fil de mes réflexions, j’ai une conviction qui émerge : cette société de personnes doit être ouverte dans son capital vers ses parties prenantes : fournisseurs, clients…
Par ailleurs, j’ose croire que la mise en place de cette forme de management centrée sur l’épanouissement de soi, des autres et du bien être permet de consolider une entreprise.
Les faits et les chiffres tendent à nous le prouver. Nous avons fait évoluer considérablement notre portefeuille client et la nature des projets en 15 ans. Notre développement témoigne bien que nos choix sont énergisants pour Aggelos et ses clients.