Nicolas Beretti – Advertuous
Nicolas Beretti a fondé Advertuous, média tactique éthique et éco-responsable, utilisant les faces arrières de remorques de camions comme vecteur de communication pour des messages de prévention et de sécurité routière.
Quelle est la genèse d’Advertuous ? Comment vous est venue l’idée de ce concept ?
L’idée d’Advertuous est née lorsque j’avais 20 ans, où avec un ami nous voulions créer une société dans le secteur de la communication, mais basée sur un autre concept innovant. Puis, à force de parler innovation, on en voit partout, alors un jour l’idée d’utiliser un support mobile pour véhiculer des messages de prévention et de sécurité routière nous a paru évidente.
Malheureusement, à 20 ans, nous étions apparemment trop jeunes pour convaincre. Nous étions près de réussir, mais l’âge et l’inexpérience ont eu raison – momentanément – de notre projet. C’est donc après mes études au CELSA que j’ai décidé de relancer l’idée en ajoutant à son caractère éthique un brin d’éco-responsabilité, pour en faire un médiatactique 100% responsable, sur le fond et sur la forme, médiagénique en quelque sorte.
Advertuous est un médiatactique éthique et éco-responsable, pouvez-vous en dire plus ?
Ethique d’abord parce que, en accord avec nos valeurs et avec le Code de l’Environnement et le Code de la Route, nous ne véhiculons que des messages de prévention et de sécurité routière, des messages utiles en somme. L’idée n’est donc pas de faire de la publicité pour des produits, mais de proposer un média d’image de marque pour des annonceurs que la sécurité routière concerne : opérateurs de téléphonie mobile, constructeurs auto, équipementiers, assurances… nombreuses sont les entreprises qui abordent déjà le sujet via d’autres médias.
Nous leur proposons simplement un média spécialisé sur la cible de ce type de communication : les automobilistes.
Eco-responsable ensuite parce que les matériaux mis en oeuvre sont “green” (encres, colles et adhésifs) et surtout parce que nous avons l’ambition de proposer aux annonceurs, pour le temps que dure leur campagne Advertuous, de compenser le CO2 émis par les camions, qui de toutes façons auraient roulé, avec ou sans nous.
Ainsi, la compensation ne vient pas neutraliser une émission supplémentaire de CO2, mais bien compenser une activité déjà existante, elle est donc réellement impactante. Notre partenaire pour la compensation est la société Climat Mundi, que tout le monde doit connaître par ici : je suis fier de travailler avec eux et j’espère qu’ensemble, nous compenserons un maximum de carbone !
Cette forme de communication responsable a-t-elle le même impact qu’une communication plus « classique » ?
L’impact, pour être avéré, doit idéalement être mesuré ; néanmoins, nous sommes convaincus qu’au-delà de son côté responsable, notre média est surtout évident dès lors qu’il s’agit de parler de prévention et de sécurité routière, puisque nous proposons un média permettant de parler de la route sur la route.
L’impact, dès lors, est lié autant à la taille du média qu’à son caractère parfaitement contextuel : un message diffusé au bon moment à la bonne cible prend tout son sens.
En outre, nous pensons que de par son côté responsable, Advertuous permet à l’annonceur de méta-communiquer sur sa campagne, permettant donc de générer du buzz autour de l’acte même de communiquer : la prise de parole peut concerner l’originalité du média lui-même, la démarche éthique de l’annonceur ou le bénéfice environnemental de la compensation carbone… autant d’occasions de parler de la campagne, donc autant de moyens d’en améliorer l’impact !
La communication responsable est-elle l’avenir de la communication ?
J’en suis convaincu. Les professionnels de la communication ne peuvent pas durablement conseiller aux annonceurs de promouvoir leur responsabilité sociale et environnementale si eux-mêmes, d’abord, ne s’appliquent pas la même discipline. C’est à mon sens un souci déontologique : comment être crédible quand on ne s’applique pas à soi-même les conseils que l’on vend aux autres ?
Plus généralement, et parce que nécessité fait loi, viendra bientôt un temps – plus tôt qu’on ne le croit, je le crains – où plus aucune activité (communication ou autre) ne pourra se permettre de ne pas être responsable. L’ère de l’irresponsabilité, dont nous sommes tous coupables, va devoir cesser d’une manière ou d’une autre.
En tant que membre du réseau Entrepreneurs d’avenir, quelles sont vos attentes et comment comptez-vous vous y investir ?
En tant que jeune entrepreneur, je pense avoir encore beaucoup à apprendre – et j’espère ne jamais cesser d’apprendre d’ailleurs : c’est donc avant tout des conseils et des connaissances que j’attends de ce réseau, conseils éclairés venus de personnes brillantes, pour rester dans la métaphore lumineuse.
J’ai tendance à croire que les personnes inspirantes feront plus facilement partie du réseau Entrepreneurs d’avenir plutôt que d’autres réseaux, purement axé business notamment. L’argent est le nerf de la guerre, mais ne doit pas être une fin en soi : j’imagine que les Entrepreneurs d’avenir partagent cette idée, en voulant créer différents types de valeurs (argent évidemment, mais aussi utilité sociale, environnementale, humaine, intellectuelle…).
Et si je peux y contribuer à ma modeste échelle, ce sera avec plaisir. Et dès que nous aurons nos premières campagnes en France, je profiterai de chaque occasion qui me sera offerte pour parler du réseau et des engagements de ses membres pour l’avenir.
Pour le moment, j’ai la fierté d’afficher le logo du réseau sur le site d’Advertuous, c’est un début !