Parlement des Entrepreneurs d’avenir : interview Adeline Attia
Parlement des Entrepreneurs d’avenir : interview Adeline Attia
Adeline Attia a fondé Allegoria Consultants en 1991. Elle est aujourd’hui directrice associée de ce cabinet, spécialisé dans les études marketing, la veille prospective et le conseil. Insistant sur les différences culturelles entre grandes et petites entreprises, elle milite pour les petites PME qu’elle trouve souvent plus innovantes et plus audacieuses. Elle a rejoint Entrepreneurs d’avenir (EA), d’une part parce qu’elle est amenée à travailler sur ces questions de RSE et car elle considère que peu de mouvements ou réseaux réfléchissent aux problématiques de l’entrepreneuriat comme le fait EA.
Matière à réflexion/action dans les débats ?
J’ai particulièrement apprécié deux intervenants de la plénière d’introduction qui ont employé un langage direct sans hypocrisie : François Marty et Robin Cornelius. L’intervention de Patrick Viveret a été un moment fort, donnant du champ et de la hauteur de vue : penser la complexité du monde pour faire avancer les choses et rappeler les enjeux de la temporalité était fondamental.
Quel avenir souhaitable pour Allegoria Consultants ?
Pour Allegoria, ce serait d’abord un mode de fonctionnement beaucoup plus relié à un modèle coopératif. Par ailleurs, j’aimerais que mon travail soit reconnu à sa juste valeur, soit plus respecté. Aujourd’hui, j’ai souvent l’impression, dans la manière d’exercer le métier de consultant, d’être réduite à un rang de prestataire, avec un déclassement certain… comme si la compétence et l’intelligence n’étaient plus des valeurs en soi.
Deux actions prioritaires pour arriver à ce futur souhaitable ?
La première priorité serait d’abord de proposer une formation qui permettrait aux futurs clients de cabinet de conseil de mieux choisir une offre de conseil, je pourrai ainsi faire passer les messages tels que l’impossibilité matérielle de réduire sans arrêt le temps d’élaboration d’une étude. Il y a un temps incompressible, celui de la maturation de la réflexion. La seconde serait d’établir des processus méthodologiques.
Trois adjectifs pour l’entreprise de demain ?
Ouverture sur le local – Créative en sachant se remettre en question – Multiculturelle
Grandir en humanité ?
Respecter les autres, les salariés, les clients, les fournisseurs…
Grandir sans renier ses valeurs ?
Comment ? En faisant des retours sur soi réguliers, en questionnant ses valeurs fondatrices, ce qui suppose au préalable de bien les connaître et… de bien les assumer !
Des idées pour le prochain Parlement ?
Donner une dimension internationale à cet événement : il y a beaucoup à apprendre en termes d’exemplarité ou d’inspiration dans des entreprises européennes ou de l’autre bout du monde.
Propos recueillis par Virginie Langlois