Switcher : marque durable, entreprise responsable, activité rentable
Robin Cornelius, fondateur et président du Conseil d’Administration de Switcher, entreprise suisse de textile éthique et écologique, intègre la durabilité et la responsabilité à chaque étape de son activité. Il interviendra au Parlement des Entrepreneurs d’avenir en mai prochain. Entretien.
D’où vient l’engagement éthique et durable de Switcher ?
J’ai été personnellement sensibilisé aux questions du développement durable et de la responsabilité sociale et environnementale après plusieurs années passées en Inde, et par les négociations du Sommet de Rio en 1992. Switcher est le fruit d’un double constat : d’une part, les consommateurs ont des exigences qualitatives, sociales et écologiques croissantes dans un marché déstructuré. D’autre part, la pérennité de l’entreprise ne peut être assurée que dans le respect de l’environnement et le respect de toutes les parties prenantes.
Comment se traduit cet engagement dans les faits ?
Notre activité propre et nos relations avec les fournisseurs indiens sont régies par un Code de Conduite : les fournisseurs, qui sont audités au regard des normes de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), doivent être certifiés ISO 14001, SA 8000 et respecter les libertés syndicales. Notre activité est également conforme aux standards de l’OIT et de la Fairwear Work Fondation. Notre comptabilité est tenue aux normes IFRS. Le coton que nous utilisons est certifié Oeko-Tex Standard 100 (sans polluants pesticides nuisibles à la santé du consommateur) et nous avons mis en place une évaluation de notre « Water footprint » (impact de l’activité sur les ressources en eau). Nos deux filatures indiennes sont alimentées par 33 éoliennes. Enfin le « bilan CO² » de chacun de nos produits est consultable sur un site dédié, respect-code.org.
Quel message ferez-vous passer au Parlement ?
Je veux souligner que la prise en compte de l’éthique, du durable et du social dans les affaires ne fait pas perdre d’argent. Il faut au départ se poser 3 questions : pourquoi on développe un produit ou un service ? Comment ? Et où ? Ainsi j’estime que 80% d’une démarche responsable se réussit en amont, dans le choix des matières premières et des fournisseurs. Le philosophe André Comte-Sponville écrit que le capitalisme n’est pas immoral, il est amoral. C’est un système neutre, que l’on peut utiliser en bien ou en mal, selon sa conscience.