Sylvain Breuzard – Norsys
Sylvain Breuzard, PDG de l’entreprise Norsys spécialisée en ingénierie informatique, a décidé de participer à une expérimentation inédite d’évaluation du capital immatériel de son entreprise.
Sylvain Breuzard est PDG de l’entreprise Norsys, spécialisée en ingénierie informatique particulièrement innovant dans son management. Il a décidé de participer, avec d’autres entrepreneurs, à une expérimentation inédite d’évaluation du capital immatériel de son entreprise dans le cadre du groupe d’Entrepreneurs d’avenir « Evaluation et Impact sociétal » qui sera présentée lors du Parlement 2011.
Comment se matérialise au quotidien votre engagement en matière de RSE et de développement durable dans la gestion de votre entreprise ?
Le principe est simple. Pour la stratégie de l’entreprise comme pour tous ses projets, il s’agit de se poser trois questions : en quoi ont-ils des impacts économiques et financiers ? Des impacts humains et sociaux dans l’entreprise ? Des impacts environnementaux et sociétaux ? Si un projet ne se concrétise pas par ce principe de performance globale de l’entreprise, nous ne le faisons pas.
Par exemple, nous avons souhaité nous différencier dans nos prestations de service en valorisant le savoir-faire en relations humaines pour mieux les vendre, mieux fidéliser nos clients. C’est le côté économique. Cela s’est traduit par la mise en place d’une école spécifique à l’acquisition de compétences relationnelles, méthodologiques et comportementales sur deux cycles de deux ans. C’est le côté social. Cette école, nous allons l’ouvrir à des publics qui n’accèdent pas à ce type de formations innovantes, c’est le côté sociétal.
Autre exemple : lorsque nous avons réalisé en 2007 notre empreinte écologique, nous l’avons abordée par le côté environnemental. Cela s’est traduit par un projet de sensibilisation auprès des salariés, des concours d’idées, démarche sociale dans l’entreprise qui a beaucoup mobilisé. Et sur un plan économique, nous avons identifié des actions qui non seulement réduisaient notre émission de gaz à effet de serre mais nous permettaient de réduire nos charges. D’autres projets tels que la création de notre université d’entreprise, notre projet “manager la diversité et l’égalité professionnelle”, nos projets de recherche et d’innovation s’inscrivent dans la même démarche.
Vous avez été président du CJD entre 2002 et 2004. Quelles actions avez-vous menées sur ces mêmes enjeux ?
Nous avons tout d’abord conceptualisé la démarche de performance globale, c’est à dire la recherche d’équilibre entre trois finalités que devrait avoir l’entreprise : économique, sociale et sociétale. Nous avons ensuite sensibilisé et proposé à tous nos membres de se lancer dans cette recherche. Comment ? Par des formations sur ce concept, des commissions de travail regroupant une dizaine de dirigeants, des démarches d’accompagnement sur deux ans. 700 entreprises ont été concernées. Nous avons ensuite publié ce concept de performance globale afin de le rendre accessible à l’ensemble des acteurs qui s’intéressaient à ces enjeux.
Vous avez décidé de participer dans le cadre du groupe « Evaluation et impact sociétal des Entrepreneurs d’avenir » à une expérimentation d’évaluation du capital immatériel de votre entreprise. Pourquoi cette action vous tient-elle à cœur ? Quels résultats attendez-vous d’une telle analyse ?
Rechercher à évaluer le capital immatériel de l’entreprise me semble être le meilleur indicateur pour mesurer l’impact du concept de performance globale, pour démontrer à toutes les parties prenantes de notre entreprise et notamment nos collaborateurs et nos clients que nous sommes dans l’entreprise du 21ième siècle. Mais c’est également un excellent moteur de progression, d’amélioration continue de l’organisation de l’entreprise, de son mode de gouvernance, de ses initiatives en management et ressources humaines, de la pertinence de ses offres et de leur valeur ajoutée.
Au-delà des résultats de cette expérimentation, qu’attendez-vous du prochain Parlement des Entrepreneurs d’avenir en 2011 ?
Il me semble qu’un des objectifs du Parlement est d’impulser des initiatives nouvelles et fortes, de motiver les dirigeants à s’investir concrètement dans les responsabilités notamment sociales, sociétales et environnementales afin que notre monde, qui évolue si vite, n’oublie pas l’essentiel. Préserver notre planète et faire en sorte que les femmes et hommes puissent s’épanouir dans la richesse propre à l’être humain.