Des cosmétiques bons pour la peau et la planète

Avec la marque oOlution, Anne-Marie Gabelica a créé une gamme de soins du corps à base d’ingrédients garantis 100 % naturels. Décryptage de sa démarche.

Avec la marque oOlution, Anne-Marie Gabelica a créé une gamme de soins du corps à base d’ingrédients garantis 100 % naturels. Décryptage de sa démarche.

Glow up, Whole again, Check matte, Age out, Eye love : cinq noms qui évoquent le glamour des cosmétiques avec une bonne dose d’ironie. Leur point commun : l’absence totale de molécules synthétiques. Ils sont le fruit du travail lancé il y a six ans par Anne-Marie Gabelica, fondatrice de la marque oOlution.

Après quelques années passées dans une entreprise de cosmétiques, cette jeune diplômée en biochimie et ingénieur agronome s’indignait que tout ce qui touche à la peau ne soit pas 100 % naturel. « Ce n’est pas normal qu’en cosmétique, on utilise des ingrédients douteux comme des perturbateurs endocriniens, des conservateurs synthétiques (parabènes), ou encore des détergents sulfatés. Le risque est immense pour un bénéfice bien faible. »

Elle a donc décidé de lancer sa propre gamme de soins pour le corps, à base de plus de 65 actifs naturels et garantis sans huile de palme. Sur les conseils de l’Ademe, elle a effectué à ses frais une Analyse de cycle de vie (ACV) des produits. « Nous avons étudié l’impact de chaque ingrédient depuis sa culture, jusqu’à son effet sur le consommateur en passant par le transport, le processus de fabrication et le packaging. Nous avons défini quatorze indicateurs environnementaux, dont le réchauffement climatique, l’eutrophisation des eaux douces, etc. Rares sont les entrepreneurs qui font ce genre d’étude, mais pour moi, la R&D et l’éco-conception préventive sont de loin les plus gros budgets. »

Des solutions pour remplacer l’huile de palme

Sensibilisée à la destruction des forêts primaires d’Asie du Sud-Est, « l’une des plus grosses catastrophes de ces trente dernières années », à cause de la production d’huile de palme pour les cosmétiques (entre autres), Anne-Marie Gabelica intègre aussi les considérations environnementales à sa démarche. « Quand vous prenez votre douche le matin, vous commencez déjà à déforester. Faut-il laisser détruire un tel réservoir de biodiversité pour faire des crèmes, des chips et des pâtes à tartiner ? Je veux montrer que l’on peut se passer d’huile de palme. Et si une petite entreprise indépendante y parvient, alors les grands acteurs le peuvent aussi. »

La solution d’oOlution consiste à substituer à l’huile de palme non pas une, mais plusieurs huiles végétales labellisées bio. « Si vous remplacez une source par une autre, vous ne faites que déplacer le problème. Il vaut mieux réfléchir en termes de diversité d’approvisionnement, pour solliciter modérément l’écosystème producteur de cette substance. »

Par ailleurs, oOlution a mis à la disposition du public un diagnostic de peau gratuit, effectué par plusieurs dizaines de milliers de personnes. « Je considère que l’exercice de pédagogie et de transparence fait partie de mon devoir d’entrepreneur. Je ne me suis jamais sentie aussi utile pour la société que depuis que je suis entrepreneuse. »

La bonne parole d’Anne-Marie Gabelica passe par les bloggeurs, les réseaux sociaux, le bouche-à-oreille et depuis peu la vente en réunion. « Nos produits sont de qualité, il n’y a pas besoin de faire beaucoup de communication et de marketing pour les faire connaître : la peau sent tout simplement la différence. Nous avons fédéré une solide communauté d’utilisatrices et d’utilisateurs, qui nous garantit un très bon taux de ré-achat. » Résultat : une croissance de 87 % en 2015 et un prix du ministère de l’écologie.

oOlution

Texte Pascal de Rauglaudre

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