La RSE, c’est bon pour l’entreprise

+13 % de productivité pour les entreprises engagées dans une démarche RSE : c’est la conclusion encourageante d’une récente étude de France Stratégie.


La RSE est-elle bonne pour la performance économique des entreprises ? C’est la question à laquelle s’attache à répondre une récente étude de France Stratégie, l’organisme de réflexion stratégique rattaché au Premier ministre, parue en janvier 2016.

Sa conclusion : la RSE offrirait aux entreprises qui se sont lancées dans la démarche un gain de performance de l’ordre de 13 % en moyenne, par rapport à celles qui ne l’ont pas fait. Cette moyenne varie selon la dimension de la RSE prise en compte : elle est de 5 % pour la relation client-fournisseur, de 8 % pour la certification environnementale, de 9 % pour les ressources humaines et de 20 % pour la dimension sociale.

C’est une étude inédite pour au moins deux raisons. Premièrement, les auteurs, Salima Benhamou, Marc-Arthur Diaye et Patricia Crifo, se sont basés sur un échantillon très large d’entreprises : 8500 entreprises françaises de plus de 10 salariés, y compris des PME. Deuxièmement, plusieurs dimensions de la RSE sont prises en compte : l’environnement et l’éthique, les ressources humaines, la relation client et la relation fournisseur.


Six actions concrètes pour une stratégie RSE

Malgré ce résultat très positif, les entreprises françaises se mobilisent assez peu sur la RSE, regrettent les auteurs de l’étude, qui se sont posé deux questions : la question de la RSE est-elle aussi une question de compétitivité, et donc de performance économique ? Si c’est le cas, comment inciter les entreprises à inclure des démarches RSE dans leur stratégie de développement ?

Ils ont identifié plusieurs actions concrètes susceptibles de pousser les PME à mettre en place une stratégie RSE : l’adoption de stratégies plus « territoriales », axées sur la responsabilité et la compétitivité, et adaptées aux territoires et visant en priorité les PME et les TPE ; des actions d’accompagnement à destination des PME et TPE ; l’évaluation des pratiques « responsables » pour prendre davantage en compte les spécificités des entreprises et leur environnement.

Sachant que la réglementation ne suffit pas, celle-ci doit être complétée par des dispositifs d’accompagnement et des mécanismes d’incitation, parmi lesquels : la création de plateformes territoriales RSE pour animer des réseaux multi-acteurs ; la diffusion des démarches RSE qui ont le plus de succès au niveau national et international ; l’accès facilité aux appels d’offres privés et aux marchés publics ; l’embauche de nouveaux salariés et l’amélioration des ressources humaines ; la multiplication de parrainages interentreprises ; la certification et labellisation à destination des TPE et des PME.

L’étude de France Stratégie propose plusieurs outils à cette fin : un indicateur intégré qui prendrait en compte les caractéristiques de l’entreprise, sa taille, son secteur d’activités, etc., et les dimensions de la RSE qu’elle souhaite promouvoir ; des actions de formation RSE destinées aux TPE et PME en utilisant les ressources du numérique ; un programme d’évaluation et de prospective de la RSE dans les TPE et les PME.

L’étude intégrale Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité (par Salima Benhamou, Marc-Arthur Diaye et Patricia Crifo, janvier 2016) est disponible sur le site de France Stratégie ICI.

Texte Pascal de Rauglaudre

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