La Voûte Nubienne construit des maisons à impacts positifs

L’Association la Voûte Nubienne est l’une des dix « solutions climat » de la campagne My Positive Impact. Son but : construire des maisons en Afrique subsaharienne grâce à un procédé simple et efficace, en réduisant leur impact sur le climat.

L’association la Voûte Nubienne est l’une des dix « solutions climat » de la campagne My Positive Impact. Son but : construire des maisons en Afrique subsaharienne grâce à un procédé simple et efficace, en réduisant leur impact sur le climat.

Promouvoir des techniques de construction adaptées à l’Afrique subsaharienne, en valorisant le savoir-faire et les matériaux locaux, et en créant de l’emploi, c’est la raison d’être de l’Association la Voûte Nubienne (AVN), une ONG fondée par Thomas Granier, son président et maçon de métier.

Sa spécialité, la fameuse « Voûte Nubienne », est une voûte montée sans coffrage, et surmontée d’un toit en terrasse. Les fondations sont en pierres, et les murs en terre, des matériaux abondants et produits localement, ce qui réduit de façon substantielle les coûts de construction. La toiture n’a pas besoin de bois ni de paille. Résultat : des bâtiments en R+1 (avec un étage) respectueux de l’environnement, durables, confortables et esthétiques.

« La Voûte Nubienne est parfaitement adaptée au contexte de stress hydrique et de déforestation de l’Afrique subsaharienne, alors que les architectures traditionnelles utilisaient des ressources ligneuses qui se raréfient », explique Thomas Granier. Les techniques actuelles, qui utilisent la tôle, l’acier et le béton principalement, ne conviennent pas non plus, que ce soit du point de vue de l’économie locale, de la durabilité, du confort, des impacts environnementaux, ou de l’adaptation au changement climatique.

AVN vise les zones rurales, les petites villes et les villages, où les besoins sont les plus criants et où les habitants ont le plus de mal à accéder à un habitat décent. Elle les forme aux techniques qu’elle promeut, et en retour ils participent aux chantiers et dynamisent l’économie locale. « Le marché justifie et valide notre proposition, insiste Thomas Granier. Si on n’est pas capable d’avoir un marché, c’est que la proposition n’est pas adaptée. En même temps, le marché devient le véhicule de diffusion des techniques à l’échelle de la région. »

Réconcilier le développement et l’entreprenariat

Les premiers essais de Voûte Nubienne ont été effectués en 1998 au Burkina Faso, mais l’association proprement dite existe depuis l’an 2000. Elle travaille sous contrat avec l’État burkinabé depuis 2006, et s’est étendue au Mali en 2007, au Sénégal en 2011, et au Bénin et au Ghana cette année. Depuis son lancement, environ 3000 voûtes ont été construites, avec une croissance annuelle de 20 à 30 % de chantiers ouverts par an depuis dix ans. De plus, elle a formé 250 maçons, et 300 autres sont encore en formation.

À travers la Voûte Nubienne, c’est une autre vision du développement que Thomas Granier défend. « Le développement doit s’inspirer profondément de l’entreprise, pas pour ses motivations, mais pour ses moyens d’agir, insiste-t-il. Il est essentiel d’avoir des tableaux de bord, avec des indicateurs pour fixer des objectifs et analyser les performances. » Et de compléter le fameux aphorisme de Lao Tseu, « Il ne faut pas donner du poisson à quelqu’un, mais lui apprendre à pêcher », de cette façon : « Il faut aussi lui apprendre à réparer le filet et à vendre son poisson pour garantir la pérennité de l’activité. À ce moment-là, on complète un cercle vertueux qui profite à tout le monde. »

Depuis sa création, AVN, parrainée par la Fondation Eiffage, a été récompensée par plusieurs prix : le Trophée du mécénat pour l’environnement et le développement durable, remis par le Ministère de l’écologie en 2013 ; le prestigieux prix Momentum for change, décerné par l’UNFCCC, en 2014 ; enfin, elle fait partie des dix « solutions climat » de la campagne My Positive Impact, lancée par la Fondation Nicolas Hulot, en vue de la COP21.

LA VOUTE NUBIENNE

Dominique Pialot et Pascal de Rauglaudre



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