Sauver la planète et les humains en 2050, c’est maintenant !
La révolution écologique est en marche, mais les défis restent colossaux. Dans son nouveau livre, « Une planète à sauver », le journaliste Serge Marti en fait le bilan avec une grande richesse d’informations et une précision rigoureuse, pour mieux esquisser les solutions qui existent, heureusement.
Dérèglement climatique, érosion de la biodiversité, explosion de la population, raréfaction des ressources en eau, épuisement des terres agricoles, acidification des océans : les grandes plaies qui rongent le monde contemporain sont désormais bien connues. Non seulement l’épidémie de Covid-19 ne les freinera pas, mais elles ne feront que s’aggraver si entreprises, citoyens et responsables politiques ne se mobilisent pas pour les résoudre dès aujourd’hui.
Dans son dernier livre, « Une planète à sauver. Six défis pour 2050 », Serge Marti, journaliste spécialisé en économie internationale et ancien rédacteur en chef au Monde, va au-delà de la description de l’Apocalypse, résultat d’un mode de production et de consommation qui s’apparente à un pillage en règle de la planète. Il veut bousculer l’inaction politique néfaste des cinquante dernières années sur les thématiques écologiques.
La critique de la société de consommation et les préoccupations environnementales existent depuis déjà plusieurs décennies. Cela n’empêche pas l’auteur de rendre hommage aux actions de militants et autres lanceurs d’alerte environnementale contemporains qui remettent en question nos modes de vie et dénoncent l’ordre économique, social et culturel qui leur sert de socle.
Autant de tentatives destinées à réveiller les consciences, même si elles paraissent bien tardives : le mouvement des jeunes pour le climat emmené par Greta Thunberg, l’action en justice « L’Affaire du siècle », la mobilisation autour de la pollution océanique, ou encore la Convention citoyenne pour le climat. L’auteur aurait pu ajouter la « vague verte » des dernières élections municipales s’il avait sorti son ouvrage un peu plus tard dans l’année.
Après le constat, les solutions
Une fois le tableau brossé avec force descriptions chiffrées, Serge Marti esquisse une liste d’expériences et d’initiatives positives qui sont mises en œuvre à travers la planète. Heureusement, il y en a, comme le développement de l’agroécologie pour préserver l’agriculture paysanne. Ceci dit, certaines paraissent bien insuffisantes face à l’immensité des défis. Car comment peut-on espérer vider les océans du plastique qu’ils contiennent, ou compenser la destruction des forêts tropicales ?
Mais le succès de ces solutions repose sur une condition : qu’il soit mis un terme définitif à l’ultra-financiarisation suicidaire de l’économie, dont le court-termisme nous pousse vers l’abîme. Les victimes des inégalités brutales de ce capitalisme effréné se comptent par dizaines de millions : pêcheurs, réfugiés climatiques, petits paysans, populations autochtones paient d’ores et déjà un lourd tribut au changement climatique.
Très pédagogique et rigoureusement documentée, la vision développée dans cet ouvrage offre une synthèse pertinente et bienvenue de six grandes menaces qui pèsent sur l’humanité, sans jamais tomber dans le piège de la collapsologie. À quelques semaines près, l’auteur aurait pu y ajouter les pandémies mondiales.
Une planète à sauver. Six défis pour 2050, de Serge Marti, Éditions Odile Jacob, 2020, 240 pages.
Pascal de Rauglaudre